Incertitude, cloisonnement et propagation (3)
Si vous êtes seul à
jouer, peu de chances de gagner ou de perdre. Vous n’allez pas vous intéresser
à ce jeu.
Si c’est à nouveau
la planète qui joue pour vous, vous avez une chance sur soixante-sept de tout
perdre, et une chance sur treize de multiplier vos avoirs (dix fois, cent fois,
mille fois, un million de fois, un milliard de fois).
Alors toujours
nerveux ? Moins n’est- ce pas. Vous seriez même peut-être à jouer,
non ? Surtout si je change les probabilités, et qu’il suffit, par exemple,
d’une série de dix chiffres identiques pour gagner, et toujours quinze pour
perdre…
Voilà le jeu auquel
joue notre planète : certes les incertitudes se propagent à toute vitesse,
mais les bonnes comme les mauvaises, et nous sommes d’abord riches de notre
diversité et de nos échanges.
Pourquoi ?
Parce que
l’incertitude, le désordre et les échanges sont le moteur du vivant : plus
il y a d’incertitude, de désordre et d’échanges, plus la vie se développe. On
ne protège pas la vie en la cloisonnant, au contraire.
Penser aux risques
des mariages consanguins : le métissage enrichit l’ADN du monde, le
cloisonnement l’appauvrit.
Avec le retour à
l’isolement et la remontée des barrières, nous ne serions pas plus riches, mais
plus fragiles : moins d’innovation, moins de puissance dans la recherche,
moins de performance dans les nouveaux produits. Les laboratoires et les
chercheurs se nourrissent des découvertes des uns et des autres, les
améliorations techniques inventées dans une usine se répandent partout, la
création musicale ou littéraire rebondit d’un lieu à l’autre, internet est une
immense agora collective.
Alors ayons
l’attitude du joueur, et n’ayons plus peur de l’incertitude : elle est la
garante de notre survie et notre développement…
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