20 févr. 2015

SUR LE TOIT DU MONDE

Prisonnier
Clos, calme, caché, calfeutré, cotonneux, condamné,
Sur le toit du monde que la brume me masque,
À l’abri d’un bar anglais d’un hôtel hérité des colonies,
J’écris un roman que personne ne lira… peut-être.
L’horizon n’est plus, l’Himalaya a été gommé.
Les autres ne sont plus, leurs vies ont été éradiquées.
Mon passé n’est plus, je suis vierge de mémoire.
Mon futur n’est plus, je ne suis que présent.
Ancré dans l’instant, habité de mon imaginaire,
Abreuvé des herbes cueillies dans des champs voisins,
Saoulé par le silence, ivre de la vacuité du monde,
J’invente une histoire qui aurait pu être la mienne.
Clos, calme, caché, calfeutré, cotonneux, condamné,
J’apprends à ne plus vivre qu’enfermé sur le toit du monde.
À l’abri de la prison d’un hôtel hérité des colonies,
J’apprends à ne plus vivre que reclus et sans espoir.
(Photo prise en août 2010 à Darjeeling en Inde)
(Pour les deux semaines à venir, petit break du live avec la rediffusion de quelques billets précédents)

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