Rencontres indiennes (4)
Parfois, en Inde, les vaches sacrées ne le sont plus vraiment, et apprennent à filer doux sous l’autorité des enfants.
Mais qui pourrait résister à l’avancée déterminée de cette petite fille ? Sa robe d’apparat, son pas décidé, le bâton qu’elle arbore fièrement, tout concourt à son autorité naturelle.
Comme quoi, rien n’est affaire de taille, mais tout de volonté. David l’avait démontré en son temps aux dépends de Goliath.
Est-ce que le mur effondré et le tas de débris qui s’y trouve sont le fruit d’une colère ancienne ? A-t-elle eu besoin de montrer autrefois sa toute-puissance ? Allez donc savoir…
Deux Indiens face à la mer sur le port de Bombay, avec un seau à la main. Que regardent-ils ? Que vont-ils faire ?
Veulent-ils écoper l’immensité salée ? Est-ce qu’ils croient qu’ils peuvent en venir à bout ? Non, probablement pas…
Mais alors pourquoi sont-ils là ? Rien à voir avec la piété religieuse face à l’eau du Gange. Nous ne sommes pas à Bénarès, et l’eau est ici impie. Pas de prière, pas d’ablution mystique.
Peut-être veulent-ils seulement y pêcher ? Mais comment imaginer un poisson suffisamment stupide pour sauter dans leur seau.
Non décidément, cela restera un mystère…
Après ces deux Indiens en mal de vider la mer avec leur seau, en voilà un autre qui s’attaque, lui, au sable de la plage. Avec une pelle, il remplit méthodiquement deux corbeilles qu’il ira ensuite vider un peu plus loin.
Chez nous, le sable des plages est source de jeu, et ce sont des châteaux que l’on y construit. Ou alors il sert de matelas à ceux qui sont en mal de bronzage.
Ici, le sable est ressource. Ni jeu, ni confort. Juste un matériau abondant et gratuit. Et la transpiration ne sera pas seulement produite par la puissance des rayons du soleil, mais surtout par l’effort lentement répété.
(Ces trois photos ont été prises à Hampi, Bombay, et dans le Kerala)