Pour une France 2.0 (2)
Commençons donc notre promenade guidée au sein de France 2.0
Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument
« Le pouvoir propriétaire tend aussi à faire du poste visé le but, et des idées les moyens, au lieu du contraire hélas. »
« Pour les administrations, l’enjeu fondamental est celui d’exister, de se perpétuer. Car l’emploi y est garanti, mais pas l’activité. L’activité c’est à dire la liberté de faire et de produire ce dont on a envie, quelque chose dont on est fier. »
Un peu plus loin dans son essai, François Lainée aborde la propension des politiques à se contenter des effets d’annonce : les mots et le verbe deviennent le réel !
Ceci renvoie à un souvenir personnel qui date du temps, où j’étais au début des années 80, chargé de mission à la Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale (DATAR). Ayant alors été un moment en charge du pilotage des actions portant sur ce que l’on appelait l’Arc Nord-Est (du Nord Pas de Calais à la Lorraine), j’avais vu comment le fait qu’un projet industriel ne se réalisait pas, était devenu une aubaine, car au lieu d’être annoncé une seule fois, nous pouvions à chaque fois le confirmer. Ainsi sa non réalisation loin d’être un problème était une bonne nouvelle, puisque les annonces pouvaient être multipliées !
La puissance des foules
Encore plus loin, François Lainée décrit comment la mise en œuvre d’une gestion municipale réellement participative avait permis à la ville brésilienne de Belo Horizonte de décoller à la sortie de la dictature militaire .
Ceci fait écho avec la démocratie des abeilles, et leur façon fascinante de prendre des décisions (voir les différents articles que j’ai écrits sur ce thème – notamment « la démocratie des abeilles », « l’esprit de la ruche », et aussi dans mon dernier livre Les Radeaux de Feu)
Autre observation faite par François Lainée, ce mouvement collectif pour qu’il puisse émerger efficacement, ne nécessite pas la participation de tous, mais de l’existence d’un nombre suffisamment élevé de leaders et de faiseurs-suiveurs, et de relations entre chaque catégorie (on retrouve ici à nouveau la logique de la démocratie des abeilles, où « l’esprit de la ruche » est conduit par le petit groupe des abeilles exploratrices, puis grâce à un système qui permet à toutes de voter)
« En revenant enfin à la lecture humaine que nous donne cette image, cela veut dire d’abord que l’on peut obtenir des propriétés de conduction du changement avec des mélanges des trois comportements humains rappelés plus haut (leader, faiseur-suiveur, consommateur-non participant). C’est une première bonne nouvelle car la présence de ces trois caractères est universelle dans tous les groupes humains.
La seconde bonne nouvelle c’est que ce régime de conductivité peut être compatible, suivant les types de mélange, avec des proportions faibles de grains conducteurs. Comme les hiérarchies de nombre entre les trois groupes de comportement sont typiquement de l’ordre de 1% - 10% - 90%, cela laisse à penser qu’il n’est pas nécessaire que tout le monde devienne un faiseur suiveur ou un leader pour aboutir, demain, à une société beaucoup plus dynamique à se remettre en cause et à s’améliorer. »
(à suivre)