19 juil. 2010

CHOISIR LA FACILITÉ

Les saumons meurent au bout de leur course

« Les stratèges chinois ont développé une apologie de la facilité. Ne nous trompons pas : cela ne veut pas dire qu'aucun effort, aucun travail ne seront nécessaires. Non, cela signifie que toute action pour être efficace doit prendre appui sur la configuration du terrain, qu'elle doit être amplifiée et relayée par les forces naturelles. A l'inverse, il est inutile et illusoire de penser que l'on peut lutter contre le cours des choses.
C'est ce qui amène Sun Tzu à dire que le grand général est celui qui remporte des victoires faciles. Laozi prolonge en disant que « le bon général a si bien su détecter le potentiel de situation, a si bien su favoriser les facteurs favorables, que, quand il engage enfin le combat, eh bien, oui, c'est " facile" »

Les saumons sont un exemple de courage et de volonté. Pour aller pondre là où ils sont nés, ils sont capables de trouver leur chemin dans l'océan, puis de remonter le courant des rivières. Rien ne les arrête et ils peuvent remonter même les chutes d'eau. Vraiment, ils ne choisissent pas la facilité. Et, dès qu'ils sont arrivés et ont libéré leurs œufs, ils meurent…
Comme un fleuve, la voie vers la mer doit « couler de source », elle doit prendre appui sur la géographie de l'entreprise : les tendances de fonds de la situation actuelle ; les savoir-faire de l'entreprise, sa position, son histoire, ses hommes ; ceux de la concurrence actuelle et potentielle… Notamment si la position concurrentielle est trop défavorable, inutile de viser cette mer, car cela ne sert à rien d'y arriver après les autres. »(1)

(1) Extrait des Mers de l'incertitude p.120

13 juil. 2010

COMMENT UNE ENTREPRISE PEUT-ELLE CHOISIR SA MER ?

Y a-t-il un chemin entre ce que je suis aujourd'hui et ce point du futur ?




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12 juil. 2010

PEUT-ON LUTTER CONTRE DES PARASITES À COUP DE TRAINS D’ONDES ?

La musique adoucit les mœurs, mais peut-elle faire pousser les plantes ?

Au hasard d'une conférence à laquelle j'assistais, j'ai rencontré un des fondateurs de la société Genodics. L'objet de cette start-up est de promouvoir la « Génodique ». De quoi s'agit-il ? Selon ses promoteurs, il serait possible d'influencer la croissance de toute protéine – en la stimulant ou en l'inhibant – par l'émission d'une musique bien précise, c'est-à-dire d'un train d'ondes adapté, appelée « protéodie ». Selon cette théorie, « les recherches, depuis plus de 40 ans, ont prédit et indirectement mis en évidence que :
- les différents niveaux d'organisation de la matière (inerte ou vivante) sont reliés par des « ondes d'échelle » qui en assurent la cohérence ;
- lors du processus de synthèse des protéines, les acides aminés émettent des séquences de signaux quantiques qui constituent une mélodie spécifique de chaque protéine ;
- par les ondes d'échelle, les transpositions de ces mélodies dans la gamme musicale sonore peuvent influer sur le taux de synthèse des protéines. » (1)

Je ne sais pas si cette théorie est exacte, et si cette jeune pousse(2) réussira à mettre en œuvre cette nouvelle approche, mais je la trouve poétiquement intéressante. J'aime à nous imaginer tous reliés par des harmonies et des trains d'onde.

Donc je souhaite plein de croissance à cette pousse… mais à une condition : que ce ne soit pas l'occasion de poursuivre une mathématisation du monde, mais celle de profiter de cette musique des ondes par adoucir nos mœurs collectives qui en ont bien besoin en ces moments troublés !

(1) Voir leur site http://www.genodics.com
(2) J'aime bien cette expression et elle me semble tellement plus adaptée que le nom de start-up pour un tel projet !

9 juil. 2010

8 juil. 2010

ON CHOISIT SA MER POUR LA VIE

Alors que tout change tout le temps, comment peut-on imaginer ne pas changer de stratégie ?

« Comme un fleuve se renforce au fur et à mesure qu'il progresse, une entreprise ne peut pas changer de mer sans repartir de zéro. Au début, une entreprise n'a qu'une intuition de la mer, c'est petit à petit qu'elle va développer une compréhension fine, créer des offres de mieux en mieux adaptées, développer des savoir-faire internes. (…)

La mer n'est donc pas un objectif que l'on se fixe pour les cinq ou dix ans à venir, c'est un horizon, situé à l'infini, qui va guider et apporter du sens aujourd'hui et demain : L'Oréal vise la beauté depuis les années 70, Air Liquide s'intéresse au gaz depuis plus de cent ans, et Google n'envisage pas de se centrer sur un autre thème que l'information.
Aussi ne la choisit-on pas sur un coup de tête : cela doit être le résultat d'un processus long et approfondi. Souvent ce choix a été fait dès la naissance de l'entreprise et s'est trouvé progressivement confirmé par le renforcement de l'entreprise. Dans ce cas, on a choisi sa mer comme l'eau d'un fleuve : la source a imposé la mer.
Dans d'autres cas, c'est l'occasion d'une renaissance de l'entreprise. Une telle renaissance est longue et risquée : la transformation de BSN en Danone s'est étalée sur plus de dix ans et s'est faite progressivement, le changement de nom venant consacrer ce changement. »(1)

(1) Extrait des Mers de l'incertitude p.117-118

7 juil. 2010

SE LIBÉRER DU PASSÉ ET PENSER À PARTIR DU FUTUR

Un marché est largement ce que l'on en fait

« La structure d'un marché à un instant donné n'est pas prédéfinie par des données immuables et objectives, elle est la sédimentation des efforts,
des succès et des échecs des acteurs en place. Elle peut donc être changée. Un marché est comme sa vie : il sera largement ce qu'on en aura fait. La situation du marché aujourd'hui n'est pas tant une contrainte pour le futur, qu'une donnée à prendre en compte, une donnée parmi d'autres, ni plus, ni moins. (…)

Redonnons donc place à l'imagination et l'invention, car c'est à ce prix que l'on trouvera les vraies opportunités qui vont créer plus de valeur :
- Tout le monde disait que l'industrie horlogère était finie et il n'en était rien : Nicolas Hayek a vu que la montre pouvait être un accessoire de mode que l'on allait assortir à son habillement et à son humeur. Il a lancé la Swatch en rupture avec tous les codes de l'horlogerie.
- Qui pensait que ce serait une entreprise venant de l'informatique qui révolutionnerait le téléphone ? Apple a imaginé l'iPhone en rupture par rapport à tous les téléphones mobiles existants : écran interactif, navigation par le doigt en utilisant des icônes et le « glissé ».

L'un comme l'autre avaient « vu une mer » : celle de la beauté et de l'embellissement personnel pour la Swatch, celle de la communication et de l'échange pour l'iPhone. L'un et l'autre avaient compris comment ils pouvaient faciliter l'accès à leur mer en simplifiant la situation actuelle
et en résolvant des problèmes existants auxquels les clients étaient confrontés :

- Les montres mode étaient trop chères et peu créatives.
- Seule la fonction de base des téléphones était simple : naviguer sur Internet, voir ses mails, accéder à la liste de ses contacts, écouter de la musique, tout cela était complexe. »(1)

(1) Extrait des Mers de l'incertitude p.113-115

6 juil. 2010

“WHY MUSIC? BECAUSE WE LOVE MUSIC”

Les mers sont des besoins fondamentaux de l'humanité et du monde

« Une mer est un besoin fondamental et stable qui, quels que soient les aléas, va structurer le fonctionnement de notre société à long terme, orienter les évolutions, et attirer vers lui les courants. Cela peut être un des éléments constitutifs de notre écosystème social, comme la beauté, la communication, les loisirs, le déplacement, l'alimentation, la sexualité… Ou encore un des composants indispensables au fonctionnement des processus comme la gestion des gaz, les déchets, l'énergie. (…)
Quand vous demandez à L'Oréal de définir sa stratégie, il va répondre la beauté de la femme, et plus récemment celle de l'homme. Il a précisé sa mer en ne s'intéressant pas à toute la beauté, mais à celle qui a trait à la peau, au cheveu et au parfum. Il mobilise ainsi trois de nos cinq sens : la vue, le toucher et l'odorat.
De même Nestlé avec la nutrition et la santé (mer aussi visée par Danone), Saint-Gobain avec l'habitat, Total avec l'énergie ou Air Liquide avec la gestion des gaz. »(1)

Quand Steve Jobs lance le 23 octobre 2001 l'iPod, il ne sort pas de grandes statistiques, ni ne fait de prévisions détaillées.
Que dit-il ?
- La musique est une mer : « C'est une part de la vie de chacun », « Ce n'est pas un marché spéculatif »,
- On peut améliorer l'accès à cette mer : « Personne n'a encore trouvé la recette pour la musique numérique »,
- Apple a trouvé des réponses multiples : « Toute votre bibliothèque musicale tient dans votre poche », « Ultraportable », « Dix heures d'autonomie »,
- Apple est légitime : « Les gens font confiance à Apple », « Nous aimons la musique », « iMac, iBook, iPod », « Apple design »



(1) Extraits des Mers de l'incertitude p.109-110

2 juil. 2010

LE PARADOXE DU FUTUR

_____ Éditorial du vendredi ________________________________________________________________