29 janv. 2015

SORTIR DE NOS MAUVAISES HABITUDES

Dépense publique et refondation de la France (2)
Pour centrer la Dépense publique sur une réelle création de valeur, il faut sortir de l’opposition entre public et privé, et ne plus accepter que la France soit « ingouvernable ». 
Le Dilemme du Prisonnier : Privé et Public doivent réapprendre à se faire confiance
Il ne sert à rien de dénoncer l'autre le premier. Le mieux est de lui faire confiance.


Le tas de spaghettis
La France actuelle n'est pas un millefeuille, mais un tas de spaghettis. Pour refonder la France, il ne faut donc pas partir de l'existant, mais d'une vision.

28 janv. 2015

POURQUOI LA DÉPENSE PUBLIQUE PEUT DÉTRUIRE DE LA VALEUR

Dépense publique et refondation de la France (1)
Le 5 janvier dernier, j’ai fait une conférence à Nantes sur le thème « La réduction de la dépense comme moteur de croissance et d’emploi ». 
Elle a été filmée avec un smartphone, donc pas mal de bruit de fond et une qualité d’image improbable, mais une intervention qui fait le point sur un sujet clé aujourd’hui. J’en ai tiré quelques extraits que je vais diffuser sur ce blog dans les jours qui viennent.
Tout d’abord deux vidéos sur la Dépense publique et pourquoi elle peut détruire de la valeur
La Dépense publique : crée-t-on de la valeur en creusant des trous ? 
La dépense publique ne sert à rien quand elle construit des jardins inaccessibles au milieu des ronds-points, dépensent des milliards dans la Formation professionnelle ou le logement pour n'avoir ni l'un, ni l'autre...


La Dépense publique : Pourquoi la centralisation pose problème
Dans un monde incertain, seule la décentralisation apporte de l'efficacité et de la performance. Or tout accroissement de la dépense publique augmente de fait la centralisation. Halte aussi aux hommes miracles !

27 janv. 2015

TENIR SA TÊTE À BOUT DE BRAS

La technique est l’externalisation progressive du corps
Michel Serres, à nouveau dans ses œuvres, avec une vidéo lumineuse, où, partant de l’image de Saint Denis tenant sa tête à bout de bras, il explique comment le développement technique serait l’externalisation des fonctions du corps.
En effet, le marteau n’est jamais que l’externalisation du bras et du poing – la force physique relayée par un objet plutôt que d’endommager son poing –, l’écriture et l’imprimerie de la mémoire – ce qui permet à Montaigne de dire qu’il vaut mieux une tête bien faite qu’une tête bien pleine –, et enfin l’ordinateur de nos fonctions cognitives.

26 janv. 2015

SAISIR UNE OPPORTUNITÉ HISTORIQUE POUR ENCLENCHER LA REFONDATION DE LA FRANCE

Au Président
Monsieur le Président,
Il y a bientôt quatre ans, des circonstances tout à fait imprévues, et dont vous n’étiez en rien la cause, on fait de vous rapidement, le favori des prétendants socialistes pour l’élection présidentielle de 2012.
Et intelligemment, vous avez su transformer cette opportunité imprévue en un succès personnel, puisqu’un an plus tard, vous deveniez le vingt-quatrième Président de la République Française.
Depuis lors, vous vous êtes englués dans une majorité hétéroclite, et dans des projets qui n’apportaient pas réellement des réponses aux problèmes de la France.
Et surtout, vous vous êtes longtemps trompé sur la nature de la situation de la France, croyant qu’elle ne faisait face qu’à une crise passagère.
Il y a plus de deux semaines, de nouvelles circonstances tout aussi imprévues, mais cette fois sanglantes, et dont bien sûr vous n’étiez en rien là non plus la cause, viennent de vous remettre en selle.
Certes vous avez su faire face avec intelligence, cœur et tact à la situation exceptionnelle. Certes les discours que vous avez tenus, ainsi que ceux de votre Premier Ministre, de votre Ministre de l’Intérieur et de votre Ministre de l’Éducation, ont été à la hauteur du drame.
Mais Monsieur le Président, ce ne sont encore que des discours…
Et plus grave, rien ne sera possible en France, si l’on ne libère à la fois nos institutions politiques et nos forces économiques, tout en redonnant du pouvoir aux citoyens. Ce qui suppose une refondation de la France.
Or pour l’instant, je ne vois rien venir…
Monsieur le Président, vous avez devant vous une chance historique, celle d’enclencher sans attendre cette refondation.
Monsieur le Président, ce qui fait un grand Président, ce n’est pas de savoir faire face à l’exceptionnel, mais c’est le transformer en une opportunité pour l’action et le changement.

23 janv. 2015

VIDE

En vain
Mon Dieu, mon Dieu, que t’ai-je donc fait ?
J’ai beau marcher, beau prier, beau pleurer,
Rien, rien, rien n’y fait. Le monde reste vide.
Vide à mes cris, vide à mes prières.
Sur combien de plages, mes pas ont erré ?
Dans combien de flots, mes bras se sont plongés ?
Sur combien de joues, mes larmes se sont arrêtées ?
En vain, toujours en vain. Le monde reste vide.
Mon Dieu, mon Dieu, que t’ai-je donc fait ?
N’es-tu qu’une immense mystification, l’ultime ?
Comment savoir, si tu ne réponds pas ?
A qui demander, puisque toi seul le peux ?
Alors je vais errer encore et encore.
Alors je vais nager encore et encore.
Alors je vais pleurer encore et encore.
En vain, toujours en vain, puisque le monde reste vide.

(Photos prises en juillet et août 2010 en Inde, à Bénarès pour celle du haut et à Puri pour celle du bas)

22 janv. 2015

UNE PRÉSIDENCE MODERNE AVEC UN PROJET CONCRET POUR REFONDER LA FRANCE

Le Pouvoir (4)
Qu’est-ce que je retire de ce voyage dans le palais de la République aux temps de François Hollande.
D’abord que quitter ce palais est très probablement une bonne idée !
Pourquoi en effet le prochain Président n’aurait-il pas le courage d’exercer sa fonction dans un cadre « normal », non pas pour y exercer une « Présidence normale », car c’est une tâche par construction « anormale », mais simplement pour l’exercer efficacement, c’est-à-dire en ne vivant pas dans un musée, mais dans le réel. Comme tout dirigeant, être dans un cadre moderne, fonctionnel et correspondant au monde actuel. Et sans huissier qui ouvre chaque porte avant lui – le cas échéant, on peut mettre ici ou là des portes à ouverture automatique ! –, et qui annonce à chacun son arrivée.
Au passage, on fera aussi quelques économies sur le budget de dépenses de l’État. Même si ce n’est pas pour moi l’objectif essentiel, c’est toujours bon à prendre !
Faudrait-il se séparer du Palais de l’Élysée ? Peut-être. Mais on pourrait le garder pour les réceptions officielles de chefs d’État étrangers. Et l’ouvrir aux visiteurs le reste du temps. Un Versailles plus central et plus commode en quelque sorte.
Ne plus avoir de Palais dans lequel gouverner, et … arriver au pouvoir non pas seulement avec un programme seulement construit pour gagner des élections, mais un plan d’actions concret : quel projet pour la France ? 
Et singulièrement que faire la première semaine, le premier trimestre, la première année. Évidemment, ce plan d’actions doit être très précis au début, puis progressivement être plus un guide pour choisir et décider. 
C’est ainsi que travaille Nous Citoyens : nous sommes en train, en mobilisant une partie importante du réseau des adhérents, de construire ce plan d’actions. Le processus est en cours. Via Internet, nous associerons plus largement tous les Français qui voudront contribuer à cette construction essentielle.
Il est indispensable en 2017 d’avoir un Président et une équipe qui arriveront au pouvoir, non pas seulement en ayant réussi à le conquérir, mais avec un projet réaliste et ambitieux pour refonder la France.

21 janv. 2015

AU PAYS DE L’IMPROVISATION

Le Pouvoir (3)
Au milieu des ors de la monarchie républicaine, le bateau présidentiel n’a aucun cap, aucun projet.
Ceci est flagrant tout au long du film. Et c’est d’autant plus net que ce n’est pas intentionnel : on sent bien que Patrick Rotman ne se veut ni juge, ni accusateur, il se contente de filmer ce qu’il voit, et de nous faire entendre ce qui est dit.
Et voilà un Président qui dit : « Je ne pensais pas que la situation de la France était si grave ». 
Mais sur quelle planète vivait-il ces dernières années ? Est-ce que la rue de Solferino l’avait à ce point isolé de la réalité de son propre pays ? N’avait-il donc rencontré aucun Français pendant sa campagne, aucun dirigeant d’entreprise, aucun économiste ? Mais il est vrai que son ennemi était la finance…
Un peu plus loin, son Secrétaire Général, Pierre-René Lemas, indique qu’il va falloir faire des économies dans la dépense publique, mais que cela ne va pas être facile. Sic ! Et François Hollande d’ajouter : « Et cela comprend aussi les dépenses des collectivités locales et les dépenses sociales ». Merci pour les précisions. Se croît-il à un oral d’entrée à l’ENA ?
Si c’était le cas, il aurait eu une bonne note, puisque sa précision est exacte, mais il est Président et sensé avoir un projet… Mais cette discussion montre que ni l’un, ni l’autre n’y avaient réfléchi avant. 
Résumons : donc aucun des deux premiers dirigeants du pays – car dans le fonctionnement de la cinquième république, le Secrétaire général de l’Élysée a de fait plus de pouvoirs que le Premier ministre –, n’avait réfléchi à l’avance sur les dépenses publiques. Fallait-il oui ou non les réduire, et comment ? 
Bizarre, non ? Car on pourrait penser que leur première responsabilité est précisément de piloter ces dépenses. 
Si l’on voulait avoir une preuve du niveau d’impréparation de François Hollande à l’exercice du pouvoir, avec ce film, on a l’embarras du choix.
Je pourrais multiplier les exemples, mais je vous laisse les découvrir ! 
Juste une dernière pour le plaisir : je ne résiste pas à l'envie de relayer l’anecdote relative au G8 et aux négociations internationales. A ce propos, François Hollande dit d’abord qu’il n’en avait pas l’expérience, ce qui, comme il le mentionne à juste titre, est normal quand on n’a pas été Président. Puis rapidement, il enchaîne que, après une réunion, il maîtrise le sujet. Cela saute aux yeux effectivement !
(à suivre)

20 janv. 2015

DANS LE PALAIS DE LA MONARCHIE RÉPUBLICAINE

Le Pouvoir (2)
Arrêtons-nous d’abord sur les ors de la République.
Fascinant de voir la Présidence de la République vivre dans un palais. Un petit Versailles en plein centre de Paris.
Impossible d’ouvrir une porte. A chaque fois, un huissier est là pour vous empêcher. 
En regardant ces images, j’ai repensé à mes débuts à l’École Polytechnique, et aux semaines passées au camp du Larzac. Impossible d’aller chercher moi-même un pot de café. Non, un régiment entier n’était là que pour nous servir. Fallait-il nous inculquer que nous étions d’une race supérieure, celle qui doit être servie ? 
Est-ce de même à l’Élysée ? Le Président, une fois élu, cesse-t-il d’être un Français pour devenir un monarque qui doit être servi à chaque instant ? Comment François Hollande qui se voulait un « Président normal » a-t-il pu accepter cette comédie royale ?
Et à chaque fois qu’il pénètre dans une pièce, un huissier le précède pour annoncer à tous les présents : « Le Président de la République ». Aurait-on peur qu’il ne soit pas reconnu ? Comedia del arte. Louis XVI doit se retourner dans sa tombe, en voyant qu’il s’est fait couper la tête pour rien !
Autre aberration : comment diriger un État moderne dans un cadre qui relève d’un musée ? J’imagine un instant le siège d’une quelconque entreprise, plongé dans un tel formol. Assurément, les décisions prises seront faussées, en retard, décalées.
Et François Hollande s’étonne d’être, petit à petit, comme ses prédécesseurs, coupé de la réalité du monde, mais comment ne pas l’être quand on travaille un musée Grévin de la politique !
(à suivre)

19 janv. 2015

MISE EN VERTIGE D’UN POUVOIR SANS PROJET

Le Pouvoir (1)
Je viens de voir le film documentaire de Patrick Rotman, « Le Pouvoir ». Sorti en mai 2013, c’est une plongée dans le quotidien de l’Élysée, aux temps de François Hollande. Tout commence à la passation de pouvoir le 15 mai 2012, et se termine le 25 janvier 2013.
Une plongée brute sans commentaires. Bien sûr, la caméra n’est pas neutre, chaque angle est un point de vue, chaque séquence est choisie, chaque enchaînement est la conséquence d’un montage voulu. 
Mais j’ai regardé ce film en essayant de faire abstraction de cette intention, en cherchant à recevoir de façon la plus neutre possible les images qui se déroulaient.
Deux choses m’ont frappé : la puissance des ors de la République – ou devrais-je dire de la monarchie républicaine – et l’impréparation évidente de cette équipe. Une mise en vertige, l’un mettant chaque seconde davantage en relief l’autre : plus le cérémonial se déroulait, plus l’improvisation ressortait.
Et le commentaire en voix off de François Hollande ne faisait que souligner ce vertige, tellement les images contredisaient ce qui était dit. Les mots se voulaient posés, le raisonnement démonstrateur, mais ce qui était vu était disloqué, quasiment chaotique. Comme un pièce dont les acteurs ne connaitraient pas le script…

(à suivre)

16 janv. 2015

ENVOÛTEMENT

Off Bombay
Debout, son regard perdu dans un futur impossible, 
Il guette l’arrivée de celle qui ne viendra pas.
Va-t-il plonger dans l’eau qui murmure à ses pieds ?

Allongé, son coeur arrêté depuis bien longtemps,
Il sait que rien ne sert d’attendre.
Va-t-il se lever pour s’extraire du sol qui le boit ?

Derrière, juste derrière, palpite la folie de Bombay.
Comment le savoir à regarder l’un ou l’autre ?
Rien ne prévient jamais de la violence ambiante.

L’un et l’autre ont réussi à s’en abstraire.
L’un en verticale, mimant les tours de la baie,
L’autre en horizontale, se fondant dans la chaussée.
Par la force de leurs volontés, l’Inde a été gommée.
Ne reste qu’un temps immobile, une fiction urbaine,
Une parenthèse qui, comme eux, m’absorbe.

Bientôt, en horizontale ou en verticale,
En guetteur ou en ventouse,
Je serai à mon tour figé, sur Marine Drive.
(photos prises à Bombay sur Marine Drive en juillet 2012)