Histoire de caverne (Saison 4 – Épisode 5)
Isabella venait de lancer ses « maisons du plaisir ». Elles reposaient sur une formule simple : Sexe, élixir et tam-tam.
« Voilà pourquoi Isabella vient de résoudre mon problème de liquidité et de valeur de mes billes. »
Thomas me regardait les yeux écarquillés.
« Désolé, mais ton exposé était tellement brillant que je n'ai rien compris. Tu peux recommencer plus lentement. »
Avec un sourire, je repris donc.
« A cause de la crise de liquidité causée par la baisse du marché immobilier couplée aux augmentations données aux gorilles et chimpanzés, j'ai dû accroître la quantité de billes mises en circulation, et ce dans des proportions très importantes. Si cela s'apprend, je serai accusé de manipuler la valeur de la bille et on risque de ne plus avoir confiance en mes billes. Or des monnaies de substitutions existent. Jusque-là, tu comprends.
- Oui. Cela, tu me l'as déjà expliqué plusieurs fois. Ce que je ne vois pas, c'est en quoi l'existence des maisons du plaisir va changer quoique ce soit à ton problème.
- Je te rappelle d'abord que ce n'est pas seulement mon problème, mais le tien aussi… A ton avis, les clients des maisons du plaisir vont payer avec quoi leurs consommations et les quelques minutes passées dans les box privés avec les danseurs(1) ?
- Avec des billes, je suppose.
- Bien. Et la quantité de ces billes provient de quoi, à ton avis ?
- Je ne sais pas. De leur travail, je suppose.
- Oui, et plus précisément, de l'argent excédentaire. Celle que l'on a été contraint de donner aux gorilles et aux chimpanzés. Augmentation qui a fait tâche d'huile et a profité à tout le monde.
- Oui et alors ?
- Maintenant, il suffit que je récupère auprès d'Isabella toutes les billes qu'elle vient si gentiment de collecter pour moi.
- Mais ce serait du vol.
- Qui te parle de vol ? Je vais juste réunir le conseil des cavernes, suggérer à Christina de faire de même pour le conseil de Christoville. Les deux conseils vont voter le même texte : au nom de la préservation de l'ordre moral et de la santé des habitants, nous allons instaurer une taxe sur le plaisir. Une taxe de 50% prélevée sur le chiffre d'affaire : pour deux billes rentrées, nous en prélèverons une. Officiellement, cette taxe permettra de financer un programme de santé publique. Je vais faire en sorte que Jojo, en tant que sorcier, en soit le responsable. Dans la pratique, je gèrerai les fonds et me refinancerai dessus.
- Et tu crois qu'Isabella va se laisser faire ?
- Elle n'aura pas le choix. Et je lui expliquerai qu'elle n'a qu'à doubler ses prix. En échange, je m'engagerai à lui garantir le monopole du plaisir. Elle acceptera, doublera ses prix et augmentera d'autant le montant retournant dans mes caisses.
- Cette fois, j'ai compris. Brillant père. »
Un mois plus tard, un double texte fut voté des deux côtés du monde : l'un accordant le monopole du plaisir à la société « Maisons du plaisir », société contrôlée majoritairement par Isabella avec une participation minoritaire de Coco ; l'autre créant la taxe santé. Jojo dans la foulée devint le premier président de la Caisse de développement pour la protection de la morale et de la santé, caisse qui allait gérer la taxe. Personne ne fit attention que le trésorier de cette caisse était mon fils Thomas.
Six mois plus tard, tout allait vraiment bien :
- Le réseau des maisons du plaisir était constitué maintenant de plus de cent maisons. Ceci m'avait permis de replacer la totalité des cabanes qui m'étaient restées sur les bras précédemment.
- Le chiffre d'affaire avait explosé et absorbait tous les revenus disponibles. Le temps passé dans les maisons du plaisir occupait aussi les esprits. Plus personne ne s'ennuyait.
- Je croulais plus que jamais sous les billes.
C’est alors que Johnny m’envoya un message : il avait une idée pour accroître encore le plaisir… et nos revenus. Quel merveilleux ami !
(à suivre)
(1) Compte-tenu de mon incapacité de contrôler l'âge de mes lecteurs, je ne suis pas rentré dans une description complète et trop explicité de l'offre sexe des maisons du plaisir. Mais les lecteurs adultes comprendront aisément en quoi elle peut constituer.
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