Le viagra des noctanphiles
Toute sortie nocturne qui se prolonge au-delà du raisonnable déclenche une fatigue corporelle bien compréhensible. Dès lors se pose un problème clé : comment arriver à faire face avec l'after sans s'écrouler lamentablement sur la piste ou dans les bras de la première fille ou garçon qui passent ?
Avant de vous apporter une réponse originale et personnelle à cette question critique et ô combien essentielle, quelques explications de vocabulaire pour les lecteurs de ce blog qui ne seraient pas des « noctanphiles » :
- L'after est ce moment délicieux qui se déroule à partir de six heures du matin pour se terminer le plus tard possible dans cette journée qui a subrepticement commencé à l'extérieur. Il a lieu dans un endroit pourvu d'une piste de danse, de sofas, et d'un recoin où l'on peut trouver des boissons et quelques victuailles (certains l'appellent « bar »).
- Un « noctanphile » est un individu ou une individuette qui aime la nuit. Il ou elle aime tellement la nuit qu'il ou elle cherche à la prolonger au maximum en se réfugiant, avant que le jour ne paraisse, dans des lieux clos où il ou ellene verra rien du monde extérieur. Ces lieux sont soit l'endroit où, rideaux tirés, volets fermés, il ou elle va dormir, soit ces lieux magiques des after.
Donc retour à la question : comment ne pas s'écrouler
Certains ont développé le recours à des substances illicites apportant une excitation réelle mais dangereuses. Je pense bien sûr en premier à l'ecstasy, qui est à la danse et au monde de la nuit, ce que le viagra est au sexe. Les deux cherchent à lutter artificiellement contre les effets du temps.
En fait, il y a une recette tout aussi efficace, et fameuse à Lyon, ma ville d'origine : la soupe à l'oignon. Avec l'apport de fromage fondu, elle devient gratinée. Née du temps des canuts, elle apporte au petit matin l'énergie nécessaire pour la poursuite de ses activités : pour les canuts, il s'agissait de leur dure journée de travail commencée bien avant six heures du matin ; pour les noctanphiles, elle va être une ecstasy écologique et sans risque.
A quand le déploiement de « corners gratiné » aux abords des boîtes de nuit, bars de nuits et autres lieux qu'affectionnent les noctanphiles ?
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