La vie est largement un jeu de mots
Comme je l’ai indiqué dans mes
deux derniers articles1, les langages ne sont pas des véhicules
neutres de communication, ce sont au travers de quoi tout se construit, à la
fois l’individuel et le collectif :
- Pour chaque individu : sans langage, pas de pensée personnelle, pas de capacité à réunir des informations dans un tout cohérent, pas d’élaborations de scénarios d’action, pas de projections dans le futur… et donc pas d’individu, mais juste une juxtaposition et une succession d’actes incohérents.
- Pour chaque collectivité : sans langage, pas d’échanges entre ses composantes, pas de scenario pour le futur, pas de processus de décision, pas d’actions cohérentes… et donc pas de collectivité, mais juste une collection d’individus.
Ainsi les langages ont joué un rôle clé dans les processus d’émergence qui ont fait naître notre individualité à partir des éléments qui nous composent. C’est aussi par eux que les collectivités auxquelles nous participons, nous dépassent et développent des propriétés propres.
Enlevez tout langage aux fourmis ou aux abeilles, et vous n’aurez ni
fourmilière, ni ruche2.
Les langages sont les ciments indispensables à l’émergence de chacun de
nous et du monde que nous créons et nous habitons.
Jouer sur les mots, est donc au cœur du vivant, et l’on peut donc se dire
que la vie est d’abord un jeu de mots !
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’on associe Dieu au Verbe et à la
parole…
(1) voir « Je parle donc je suis » et « Je pense au travers de mes langages »
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