Patchwork tiré de « Notre existence a-t-elle un sens ? » de Jean Staune
« La psychanalyse et la notion d'inconscient conduiront à affirmer que l'homme n'étant pas au centre du monde, il n'est pas non plus au centre de lui-même, puisqu'une grande partie de ses actes sont dictés par quelque chose dont justement il n'est pas conscient. Avec une grande lucidité (et une grande immodestie !), Freud en arrivera à parler de la « triple humiliation » infligée pat Copernic, Darwin et … Freud. »
« Issus de l'étude de l'infiniment petit (la physique quantique) et de l'infiniment grand (l'astrophysique), ces nouveaux paradigmes sont ensuite apparus en logique, puis dans l'étude de la vie (biologie) et, enfin, celle de la conscience… La méthode scientifique nous permet de savoir avec une extrême précision les raisons pour lesquelles nous ne savons pas et, dans bien des cas, les raisons pour lesquelles nous ne saurons jamais certaines choses… Alors que l'ancien paradigme était fondé sur la certitude et sur le réductionnisme, et refermait sur lui-même le réel dans lequel nous évoluons, les nouveaux paradigmes sont ceux de l'ouverture. »
« Prenez un poisson dans un aquarium filmé par deux objectifs et projeté sous forme de deux images. Que se passe-t-il pour un spectateur qui ne voit que les écrans ? Tout ce qui arrive à l'image du premier écran semble avoir une répercussion immédiate sur celle du second écran. »
« La nature produit parfois des monstres mais, en général, ils ne sont pas viables. Toutefois, supposons qu'un monstre sur cent mille le soit. Il serait alors un « monstre prometteur » susceptible de s'adapter à un mode d'existence différent de celui de ses parents. »
« Les systèmes organiques sont essentiellement des réalités allant du tout vers la partie (top-down). Les formes organiques sont des totalités non modulaires, elles ont un ordre qui leur est propre et qui se manifeste que dans le fonctionnement du tout (…) Les ensembles organiques ne peuvent pas être bâtis morceau par morceau à partir des molécules indépendantes, parce leurs parties n'existent qu'à travers la totalité. »
« La vie se caractérise par l'énorme marge de sécurité, l'immense adaptabilité à des variations très étendues du milieu, la pluralité des solutions, également fonctionnelle au problème. L'étroitesse de l'adaptation, c'est la mort : les spécialisations raffinées des organes ne sont souvent que de l'art pour l'art, développées sans nécessité »
« Il ya des facteurs internes qui limitent le champ des possibles, qui orientent la façon dont se sont produits les changements évolutifs, c'est-à-dire des contraintes de développement. Pour moi, ces contraintes sont fondamentales, elles nous permettent de comprendre pourquoi l'évolution a reproduit un certain nombre de fois des phénomènes semblables, c'est-à-dire a suivi, dans un certain nombre de cas, des parcours évolutifs que la sélection seule n'aurait pas suffi à faire revenir aussi souvent, à mon avis. »