______ Éditorial du vendredi ________________________________________________________________
Rappel du patchwork de la semaine :
- Lundi : Où grâce au Docteur House, on comprend mieux pourquoi pour réussir un diagnostic complexe, on a besoin de confrontations, d'observations larges, d'approximations successives, de perte de temps et d'intuition.
- Mardi : L'Oréal a choisi au début des années 70 la beauté comme stratégie, a alors aligné ses actes en vendant Monsavon et a depuis multiplié produits et voies d'accès vers cette même mer.
- Mercredi : Comme L'Oréal, Google vise une mer et c'est sa seule stratégie. Elle revendique de n'avoir aucun plan d'action…
- Jeudi : Choisir sa mer, c'est un peu comme un mariage pour lequel le divorce serait interdit. Plus l'entreprise avance, plus elle sera forte et soudée, ce à une condition : ne pas changer de mer.
Qu'en est-il de l'action politique ? J'ai un peu l'impression de voir le négatif de ce que revendique Google : je ne vois que des plans d'action à un, deux ou cinq ans, mais je ne vois ni vision, ni stratégie. Tous les raisonnements, tous les projets sont emportés par les vagues de l'incertitude : comme ils ne visent aucune mer, ils sont le jouet des aléas et ne construisent que bien peu.
Choisir une mer qui viendrait fixer l'objectif de l'action collective, supposerait de réussir un diagnostic complexe : comprendre quels sont les mondes vers lesquels nous pouvons aller et quel est celui que l'on vise. Au lieu de cela, nous regardons couler l'eau et nous nous posons la question d'où elle vient : comment savoir où va la Seine en la regardant couler ? Et nous oscillons d'un méandre à l'autre…
5 févr. 2010
4 févr. 2010
ON CHOISIT SA MER POUR LA VIE
Une stratégie qui coule de source
Paradoxalement, dans le monde de l'incertitude, on choisit sa mer pour la vie… toute la vie. La mer n'est pas un objectif que l'on se fixe pour les cinq ou dix à venir, c'est un horizon, situé à l'infini, qui va guider et apporter du sens aux actions de l'entreprise aujourd'hui et demain : L'Oréal vise la beauté depuis le début 70, Air Liquide s'intéresse au gaz depuis plus de cent ans, et Google n'envisage pas de se centrer sur un autre thème que l'information.
Pourquoi une telle stabilité ?
D'abord parce qu'elle est possible. Une mer est un attracteur stable dans le chaos du monde, un besoin fondamental et stable qui, quels que soient les aléas, va structurer le fonctionnement de notre société à long terme, orienter les évolutions, et attirer vers lui les courants. C'est un des éléments constitutifs de notre écosystème social. Des exemples ? La beauté, la communication, les loisirs, le déplacement, l'alimentation, la sexualité, l'énergie, un composant de la matière… Plus le rattachement sera direct, plus l'attraction sera forte et stable, plus la mer profonde et vaste. Donc les mers sont et seront toujours là. Si elles venaient à disparaître, ce ne seraient plus des mers.
Ensuite parce que, comme un fleuve se renforce au fur et à mesure qu'il progresse, une entreprise ne peut pas changer de mer sans « repartir de zéro ». Au début, une entreprise n'a qu'une intuition de la mer qui lui convient et de comment elle peut contribuer à apporter des solutions nouvelles facilitant l'accès à cette mer. C'est petit à petit qu'elle va développer une compréhension fine, créer des offres de mieux en mieux adaptées, créer des réseaux multiples, développer des savoir-faire internes…
Enfin parce que c'est cette mer qui donne le sens à l'action collective et soude les équipes internes. Changer de mer, ce n'est pas seulement changer de stratégie, c'est changer d'identité. Changer de mer, c'est risquer de ne pas être compris et suivi, de voir éventuellement même éclater l'entreprise. En fait, changer de mer, c'est changer l'entreprise : quand BSN est passée du verre à l'alimentation et la santé, elle est devenue Danone, qui n'est pas la transformation de BSN, mais une nouvelle entreprise.
Aussi ne choisit-on pas sa mer sur un coup de tête : cela doit être le résultat d'un processus long et approfondi. Souvent ce choix a été fait dès la naissance de l'entreprise et s'est trouvé progressivement confirmée par le renforcement de l'entreprise. Dans ce cas, on a choisi sa mer comme l'eau d'un fleuve : la source a imposé la mer.
Paradoxalement, dans le monde de l'incertitude, on choisit sa mer pour la vie… toute la vie. La mer n'est pas un objectif que l'on se fixe pour les cinq ou dix à venir, c'est un horizon, situé à l'infini, qui va guider et apporter du sens aux actions de l'entreprise aujourd'hui et demain : L'Oréal vise la beauté depuis le début 70, Air Liquide s'intéresse au gaz depuis plus de cent ans, et Google n'envisage pas de se centrer sur un autre thème que l'information.
Pourquoi une telle stabilité ?
D'abord parce qu'elle est possible. Une mer est un attracteur stable dans le chaos du monde, un besoin fondamental et stable qui, quels que soient les aléas, va structurer le fonctionnement de notre société à long terme, orienter les évolutions, et attirer vers lui les courants. C'est un des éléments constitutifs de notre écosystème social. Des exemples ? La beauté, la communication, les loisirs, le déplacement, l'alimentation, la sexualité, l'énergie, un composant de la matière… Plus le rattachement sera direct, plus l'attraction sera forte et stable, plus la mer profonde et vaste. Donc les mers sont et seront toujours là. Si elles venaient à disparaître, ce ne seraient plus des mers.
Ensuite parce que, comme un fleuve se renforce au fur et à mesure qu'il progresse, une entreprise ne peut pas changer de mer sans « repartir de zéro ». Au début, une entreprise n'a qu'une intuition de la mer qui lui convient et de comment elle peut contribuer à apporter des solutions nouvelles facilitant l'accès à cette mer. C'est petit à petit qu'elle va développer une compréhension fine, créer des offres de mieux en mieux adaptées, créer des réseaux multiples, développer des savoir-faire internes…
Enfin parce que c'est cette mer qui donne le sens à l'action collective et soude les équipes internes. Changer de mer, ce n'est pas seulement changer de stratégie, c'est changer d'identité. Changer de mer, c'est risquer de ne pas être compris et suivi, de voir éventuellement même éclater l'entreprise. En fait, changer de mer, c'est changer l'entreprise : quand BSN est passée du verre à l'alimentation et la santé, elle est devenue Danone, qui n'est pas la transformation de BSN, mais une nouvelle entreprise.
Aussi ne choisit-on pas sa mer sur un coup de tête : cela doit être le résultat d'un processus long et approfondi. Souvent ce choix a été fait dès la naissance de l'entreprise et s'est trouvé progressivement confirmée par le renforcement de l'entreprise. Dans ce cas, on a choisi sa mer comme l'eau d'un fleuve : la source a imposé la mer.
3 févr. 2010
GOOGLE N’A PAS DE PLANS À 5, 2 OU 1 ANS
Viser une mer et agir au présent
Dans une interview paru en juin 2009 dans Wired Magazine, Eric Schmidt, PDG de Google, disait : « Google est peut-être au cœur de ce futur, mais il n'y a pas de grand plan. (…) Nous n'avons pas de plan à cinq ans, nous n'avons pas de plan à deux ans, nous n'avons pas de plan à un an. Nous avons une mission et une stratégie, et la mission est…, vous savez, d'organiser l'information du monde. Et la stratégie est de le faire à travers l'innovation. Cela ne nous ennuie pas si quelque chose ne marche pas. Parce que nous comprenons que quelque chose d'autre marchera. »
Ainsi comme L'Oréal, sa stratégie se résume au choix d'une mer, la beauté pour L'Oréal (voir mon article d'hier), l'information du monde pour Google. Dans les deux cas, le même choix : privilégier l'innovation pour l'atteindre.
De même Nestlé avec la nutrition et la santé (mer aussi visée par Danone), Saint Gobain avec l'habitat, Total avec l'énergie ou Air Liquide avec le gaz …
Dans une interview paru en juin 2009 dans Wired Magazine, Eric Schmidt, PDG de Google, disait : « Google est peut-être au cœur de ce futur, mais il n'y a pas de grand plan. (…) Nous n'avons pas de plan à cinq ans, nous n'avons pas de plan à deux ans, nous n'avons pas de plan à un an. Nous avons une mission et une stratégie, et la mission est…, vous savez, d'organiser l'information du monde. Et la stratégie est de le faire à travers l'innovation. Cela ne nous ennuie pas si quelque chose ne marche pas. Parce que nous comprenons que quelque chose d'autre marchera. »
Ainsi comme L'Oréal, sa stratégie se résume au choix d'une mer, la beauté pour L'Oréal (voir mon article d'hier), l'information du monde pour Google. Dans les deux cas, le même choix : privilégier l'innovation pour l'atteindre.
De même Nestlé avec la nutrition et la santé (mer aussi visée par Danone), Saint Gobain avec l'habitat, Total avec l'énergie ou Air Liquide avec le gaz …
2 févr. 2010
L’ORÉAL ET LA MER DE LA BEAUTÉ
Parce que cela le valait bien !
Si vous demandez à L'Oréal de définir sa stratégie, il va répondre la beauté de la femme, et plus récemment celle de l'homme. La beauté est bien une mer, car elle est un besoin fondamental et stable qui, quels que soient les aléas, va structurer le fonctionnement de notre société à long terme, orienter les évolutions, et attirer vers lui les courants. En quoi L'Oréal contribue-t-il à nous rapprocher de cette mer ? En proposant des innovations dans le domaine de la peau, du cheveu et du parfum, et mobilisant ainsi trois de nos cinq sens : la vue, le toucher et l'odorat.
Ce choix date du début des années 70. Il n'était alors ni simple, ni évident. L'Oréal aurait tout aussi bien pu, vu sa position dans les shampooings et les savons, choisir l'hygiène et la propreté. Une fois le choix fait, cela s'est traduit par un acte majeur : il a vendu Monsavon à Procter & Gamble. Or, Monsavon avait été racheté par L'Oréal en 1928, et avait servi de support à toute l'extension du groupe dans le secteur grand public. La raison sociale du groupe a même été L'Oréal-Monsavon. La cession de Monsavon constituait une rupture avec le passé et la concrétisation de la stratégie. En 1964, L'Oréal a racheté Lancôme qui était une PME (créée en 1935 par Armand Petitjean, un parfumeur parisien) et a assuré son expansion.
Depuis, pour viser la beauté, L'Oréal a multiplié les produits, les marques, les circuits de distribution. Cette redondance peut sembler une sous-optimisation, un manque de productivité, elle est surtout une assurance contre les aléas : si le circuit des ventes via les pharmacies se développe plus vite que via les parfumeries, L'Oréal est là. Si c'est celui de la vente directe, L'Oréal est là encore. Si ce sont les produits naturels qui ont le vent en poupe et supplantent ceux qui revendiquent d'abord une performance technique, L'Oréal est toujours là. Plus il y aura de chemins possibles pour aller vers la mer, plus on aura de chances de l'atteindre effectivement, plus « l'histoire coulera de source ». C'est la redondance qui va apporter souplesse et résilience.
Ainsi année après année, sans remettre en cause la mer visée, jouant des opportunités qui se présentent, l'Oréal se renforce et est devenue le leader mondial dans le champ visé.
Pourquoi donc L'Oréal s'en est-il tenu à ce choix, a-t-il multiplié les voies d'accès, a-t-il aligné ses actes ? Parce que cela le valait bien !
Si vous demandez à L'Oréal de définir sa stratégie, il va répondre la beauté de la femme, et plus récemment celle de l'homme. La beauté est bien une mer, car elle est un besoin fondamental et stable qui, quels que soient les aléas, va structurer le fonctionnement de notre société à long terme, orienter les évolutions, et attirer vers lui les courants. En quoi L'Oréal contribue-t-il à nous rapprocher de cette mer ? En proposant des innovations dans le domaine de la peau, du cheveu et du parfum, et mobilisant ainsi trois de nos cinq sens : la vue, le toucher et l'odorat.
Ce choix date du début des années 70. Il n'était alors ni simple, ni évident. L'Oréal aurait tout aussi bien pu, vu sa position dans les shampooings et les savons, choisir l'hygiène et la propreté. Une fois le choix fait, cela s'est traduit par un acte majeur : il a vendu Monsavon à Procter & Gamble. Or, Monsavon avait été racheté par L'Oréal en 1928, et avait servi de support à toute l'extension du groupe dans le secteur grand public. La raison sociale du groupe a même été L'Oréal-Monsavon. La cession de Monsavon constituait une rupture avec le passé et la concrétisation de la stratégie. En 1964, L'Oréal a racheté Lancôme qui était une PME (créée en 1935 par Armand Petitjean, un parfumeur parisien) et a assuré son expansion.
Depuis, pour viser la beauté, L'Oréal a multiplié les produits, les marques, les circuits de distribution. Cette redondance peut sembler une sous-optimisation, un manque de productivité, elle est surtout une assurance contre les aléas : si le circuit des ventes via les pharmacies se développe plus vite que via les parfumeries, L'Oréal est là. Si c'est celui de la vente directe, L'Oréal est là encore. Si ce sont les produits naturels qui ont le vent en poupe et supplantent ceux qui revendiquent d'abord une performance technique, L'Oréal est toujours là. Plus il y aura de chemins possibles pour aller vers la mer, plus on aura de chances de l'atteindre effectivement, plus « l'histoire coulera de source ». C'est la redondance qui va apporter souplesse et résilience.
Ainsi année après année, sans remettre en cause la mer visée, jouant des opportunités qui se présentent, l'Oréal se renforce et est devenue le leader mondial dans le champ visé.
Pourquoi donc L'Oréal s'en est-il tenu à ce choix, a-t-il multiplié les voies d'accès, a-t-il aligné ses actes ? Parce que cela le valait bien !
1 févr. 2010
POURQUOI LE DOCTEUR HOUSE RÉUSSIT-IL SES DIAGNOSTICS ?
Les cinq clés de la réussite
La série TV « Docteur House » met en scène, à chaque épisode, un diagnostic médical quasiment impossible : chaque fois, un patient présente un ensemble de symptômes apparemment contradictoires, et tous les tests viennent successivement éliminer les hypothèses faites. In fine, comme un magicien, le docteur House va trouver la solution, celle qui réunit tous les faits et va résoudre le cas.
Comme émerge cette solution ? Si j'analyse le déroulé du diagnostic, je trouve toujours :
- Une confrontation constante au sein de l'équipe : Chacun est tenu de formuler à haute voix ses hypothèses, d'expliquer ce qui les sous-tend et d'accepter l'exercice de démolition venant du reste de l'équipe, et souvent de House lui-même.
- Un recueil large des faits qui va bien au-delà du classique questionnaire médical : Tous les éléments de contexte, y compris via une fouille de l'appartement du malade, sont collectés.
- Des tests successifs : Toute hypothèse est immédiatement testée, même si elle n'est pas certaine. Il suffit qu'elle soit envisageable, c'est-à-dire possible pour être vérifiée.
- Du temps passé à « ne rien faire » : L'essentiel de l'activité de House n'est pas planifiée, ni affectée à une recherche opérationnelle. Il passe son temps à discuter, critiquer les personnes qui l'environnent, jouer avec un balle, regarder une émission de télévision.
- Une solution qui vient d'ailleurs : La solution émerge toujours à partir d'une analogie externe. Confronté à une situation de la vie courante, House va y trouver la clé qui lui permet de relier les faits et comprendre ce qui lui échappait. De plus, pendant tout l'épisode, House va veiller à s'impliquer au minimum dans la relation au patient. Il est intensément au courant des faits, mais il reste ailleurs, à distance.
Voilà cinq points à garder en mémoire pour tout diagnostic complexe… On n'est toutefois pas obligé d'avoir un comportement aussi pénible que celui de House !
29 janv. 2010
ARRÊTONS DE DÉBATTRE À PARTIR DE FAUX HORIZONS ET D’INDICATEURS QUI N’EN SONT PAS
______ Éditorial du vendredi ________________________________________________________________
Rappel du patchwork de la semaine :
- Lundi : Où l'on voit que Yoda, celui qui est grand sans être un guerrier, peut être la source d'une discussion étonnante avec un douanier français.
- Mardi : Nous sommes trop nombreux et trop connectés pour nous penser indépendants les uns des autres. Résultat pris dans l'effet cumulé de nos actes individuels, et dans des boucles de rétroactions multiples, nous sommes condamnés au flou. Au mieux, nous pouvons dessiner des possibles.
- Mercredi : Patchwork issu du livre Crise & Mutation, où les questions sur les marques et la consommation viennent s'entrechoquer avec celles sur le sens et la relation au monde. Avec une conclusion : « L'instant présent est tout ce qui nous reste. »
- Jeudi : Qu'y a-t-il entre le flou du long terme et la netteté du présent immédiat ? Rien. Le moyen terme est un horizon inutile et dangereux. Il faut en même temps se penser au futur et agir intensément au présent, et c'est tout.
Ainsi mon billet de jeudi vient-il en contre-point de mon patchwork de la veille : à la différence de Jean-Pierre Crépin et de Charles Antoni (les auteurs de Crise et Mutation), je ne crois pas que l'instant présent soit tout ce qui nous reste. Nous avons aussi la possibilité de comprendre et sentir vers quoi vont les évolutions et quelles sont les mers qui nous attirent. Nous ne sommes pas condamnés à n'être que le jouet des courants.
Quand j'analyse la plupart des débats politiques actuels, je vois qu'ils tombent dans le danger de l'horizon à moyen terme, cet horizon inutile et dangereux. A quoi bon débattre des heures et des jours sur des prévisions à 2 ou 3 ans ?
Ne serait-il pas plus pertinent de se poser collectivement la question de la mer que nous voulons viser ? Dans quel type de société voulons-nous vivre ? Pouvons-nous sortir de notre jungle et cesser de nous organiser sur nos antagonismes ? Comme pour un fleuve, ce n'est pas en partant de la situation actuelle et des courants immédiats, que l'on pourra trouver notre mer et penser notre futur collectif…
En parallèle, pourquoi ne pas analyser intensément la situation actuelle et ce sans préjugés, ni a priori ? A quoi cela sert-il de débattre, pendant des jours et des heures, de chiffres qui n'ont pas d'autre sens que d'être le résultat d'un calcul ? Ainsi comment peut-on parler de « taux de croissance » ou de « taux d'inflation » sans comprendre qu'ils ne représentent pas une réalité, mais juste un calcul, et que, ce faisant, ils nous masquent le réel et nous en écartent…
Rappel du patchwork de la semaine :
- Lundi : Où l'on voit que Yoda, celui qui est grand sans être un guerrier, peut être la source d'une discussion étonnante avec un douanier français.
- Mardi : Nous sommes trop nombreux et trop connectés pour nous penser indépendants les uns des autres. Résultat pris dans l'effet cumulé de nos actes individuels, et dans des boucles de rétroactions multiples, nous sommes condamnés au flou. Au mieux, nous pouvons dessiner des possibles.
- Mercredi : Patchwork issu du livre Crise & Mutation, où les questions sur les marques et la consommation viennent s'entrechoquer avec celles sur le sens et la relation au monde. Avec une conclusion : « L'instant présent est tout ce qui nous reste. »
- Jeudi : Qu'y a-t-il entre le flou du long terme et la netteté du présent immédiat ? Rien. Le moyen terme est un horizon inutile et dangereux. Il faut en même temps se penser au futur et agir intensément au présent, et c'est tout.
Ainsi mon billet de jeudi vient-il en contre-point de mon patchwork de la veille : à la différence de Jean-Pierre Crépin et de Charles Antoni (les auteurs de Crise et Mutation), je ne crois pas que l'instant présent soit tout ce qui nous reste. Nous avons aussi la possibilité de comprendre et sentir vers quoi vont les évolutions et quelles sont les mers qui nous attirent. Nous ne sommes pas condamnés à n'être que le jouet des courants.
Quand j'analyse la plupart des débats politiques actuels, je vois qu'ils tombent dans le danger de l'horizon à moyen terme, cet horizon inutile et dangereux. A quoi bon débattre des heures et des jours sur des prévisions à 2 ou 3 ans ?
Ne serait-il pas plus pertinent de se poser collectivement la question de la mer que nous voulons viser ? Dans quel type de société voulons-nous vivre ? Pouvons-nous sortir de notre jungle et cesser de nous organiser sur nos antagonismes ? Comme pour un fleuve, ce n'est pas en partant de la situation actuelle et des courants immédiats, que l'on pourra trouver notre mer et penser notre futur collectif…
En parallèle, pourquoi ne pas analyser intensément la situation actuelle et ce sans préjugés, ni a priori ? A quoi cela sert-il de débattre, pendant des jours et des heures, de chiffres qui n'ont pas d'autre sens que d'être le résultat d'un calcul ? Ainsi comment peut-on parler de « taux de croissance » ou de « taux d'inflation » sans comprendre qu'ils ne représentent pas une réalité, mais juste un calcul, et que, ce faisant, ils nous masquent le réel et nous en écartent…
28 janv. 2010
SE PENSER AU FUTUR, AGIR AU PRÉSENT ET C’EST TOUT !
Ne pas faire de plan à moyen terme
Au-delà de l'horizon du flou, impossible de prévoir ce qui va se passer : au mieux, je peux dessiner des possibles, les organiser dans des scénarios, mais je ne saurai jamais les probabiliser. Trop d'incertitudes, trop d'interférences, Trop de cygnes noirs. (voir « Nous n'aimons pas l'incertitude », « Vive les recettes de cuisine » et « Seuls les paranoïaques y arriveront… »). Je dois seulement chercher quelles sont les mers qui vont attirer le cours des fleuves.
En deçà de cet horizon, je peux prévoir et calculer : je construis des plans d'action, élabore des budgets, répartis les moyens. A quelle échéance commence l'horizon du flou ? De plus en plus tôt car le flou progresse et s'avance vers nous. Pour la plupart des secteurs, il se situe autour de l'année.
Et entre les deux, entre le choix des mers que je vais viser et mes plans d'action immédiats, y a-t-il un horizon intermédiaire ? Puis-je dessiner des plans à moyen terme ? Puis-je m'organiser à l'avance ?
Non, ce serait non seulement inutile, mais dangereux.
Inutile, car je ne peux pas savoir ce qui va se passer, alors pourquoi passer du temps à faire des plans qu'il faudra refaire ?
Dangereux, car je serai moins disponible pour lire ce qui va advenir réellement, mes plans venant comme un prisme déformer ma lecture de la réalité.
Dans le monde de l'incertitude, il faut simultanément se penser au futur et agir intensément au présent. C'est tout… et c'est déjà beaucoup !
Mais comment peut-on alors articuler plan d'action immédiat et mer visée ? Bonne question. Je vous apporterai ma réponse prochainement…
Au-delà de l'horizon du flou, impossible de prévoir ce qui va se passer : au mieux, je peux dessiner des possibles, les organiser dans des scénarios, mais je ne saurai jamais les probabiliser. Trop d'incertitudes, trop d'interférences, Trop de cygnes noirs. (voir « Nous n'aimons pas l'incertitude », « Vive les recettes de cuisine » et « Seuls les paranoïaques y arriveront… »). Je dois seulement chercher quelles sont les mers qui vont attirer le cours des fleuves.
En deçà de cet horizon, je peux prévoir et calculer : je construis des plans d'action, élabore des budgets, répartis les moyens. A quelle échéance commence l'horizon du flou ? De plus en plus tôt car le flou progresse et s'avance vers nous. Pour la plupart des secteurs, il se situe autour de l'année.
Et entre les deux, entre le choix des mers que je vais viser et mes plans d'action immédiats, y a-t-il un horizon intermédiaire ? Puis-je dessiner des plans à moyen terme ? Puis-je m'organiser à l'avance ?
Non, ce serait non seulement inutile, mais dangereux.
Inutile, car je ne peux pas savoir ce qui va se passer, alors pourquoi passer du temps à faire des plans qu'il faudra refaire ?
Dangereux, car je serai moins disponible pour lire ce qui va advenir réellement, mes plans venant comme un prisme déformer ma lecture de la réalité.
Dans le monde de l'incertitude, il faut simultanément se penser au futur et agir intensément au présent. C'est tout… et c'est déjà beaucoup !
Mais comment peut-on alors articuler plan d'action immédiat et mer visée ? Bonne question. Je vous apporterai ma réponse prochainement…
27 janv. 2010
« CONSOMMATION ET RELIGION SE MARIERONT-ELLES POUR DONNER NAISSANCE AU BURKING (STRING SOUS LA BURKA) ? »
Quand l'économie rencontre la philosophie…
« Les banlieues où la barbarie côtoie l'amour des Marques en sont l'illustration car, comme tu le sais, dans les démocraties de marché, le bonheur des citoyens dépend de la consommation qui dépend de la croissance économique qui dépend de la consommation qui dépend elle-même du bonheur des citoyens. La boucle est bouclée… »
« C'est toute la difficulté d'Olivier Besancenot (fonctionnaire révolutionnaire), hostile à la société de consommation, de porter un message dans des territoires de marques extrêmement forts comme le sont les banlieues. Sous cet angle, il est donc légitime que l'expression d'une révolte sociale se solde par un pillage de magasin de chaussures. En cela nous pouvons considérer que nous avons assisté à la Gare du nord à une émeute consumériste révolutionnaire menée par des gens qui n'avaient plus accès à la culture Nike et Adidas. »
« Que nous aura laissé cette époque mémorable où la consommation des démocraties de Marché se sera heurtée de plein fouet à la religion des républiques islamistes et au terrorisme ? D'immenses interrogations comme : le port du string fait-il partie des droits de l'homme ? J'exagère à peine… En quoi le port du string libère-t-il la femme par rapport au port de la Burka ? Sur la tête ou sur le sexe, ces morceaux de tissus ne sont-ils pas que l'expression d'une domination masculine visant à réduire la femme à un statut d'objet sexuel ? (…) Consommation et religion se marieront-elles pour donner naissance au Burking (string sous la Burka) ? »
« Si l'on avait réellement souhaité cesser d'importer de la pauvreté, peut-être aurait-il fallu exporter de la richesse… cela tombait sous le sens et c'était le prix de la mondialisation heureuse. Aucune démocratie de Marché ne l'a fait. Toutes connaîtront des émeutes consuméristes avec pillage de magasins. »
« Ce ne sont pas les entreprises qui produisent trop, ce sont les consommateurs qui n'achètent pas assez. Ainsi fonctionnent les sociétés avancées et c'est à cela que servait le bonheur payable à tempérament : à garantir la cohésion sociale en assurant la croissance. »
« Car au fond, cette frénésie de la consommation exacerbée et orchestrée à grande échelle est habitée par l'ennui… et il s'agit « de consommer jusqu'à se consumer ». Épuisement total : des richesses naturelles et de nous-mêmes. Sauf qu'une question d'importance se pose sur le sort de ce monde… Faut-il au juste le sauver ? » (Paule Orsoni dans la préface)
Vendredi soir, à l'occasion de la sortie de son livre, j'ai retrouvé Jean-Pierre Crépin, un ami perdu de vue depuis plus de dix ans. Ce livre court et tendu, préfacé par la philosophe Paule Orsoni, est écrit à deux voix : c'est un dialogue entre Jean-Pierre et Charles Antoni, le premier parlant depuis l'économie et la consommation, le deuxième depuis la philosophie et la réflexion sur le sens.
Une occasion de vous livrer un nouveau patchwork personnel issu de leurs réflexions…
Marques, consommation et croissance« Les banlieues où la barbarie côtoie l'amour des Marques en sont l'illustration car, comme tu le sais, dans les démocraties de marché, le bonheur des citoyens dépend de la consommation qui dépend de la croissance économique qui dépend de la consommation qui dépend elle-même du bonheur des citoyens. La boucle est bouclée… »
« C'est toute la difficulté d'Olivier Besancenot (fonctionnaire révolutionnaire), hostile à la société de consommation, de porter un message dans des territoires de marques extrêmement forts comme le sont les banlieues. Sous cet angle, il est donc légitime que l'expression d'une révolte sociale se solde par un pillage de magasin de chaussures. En cela nous pouvons considérer que nous avons assisté à la Gare du nord à une émeute consumériste révolutionnaire menée par des gens qui n'avaient plus accès à la culture Nike et Adidas. »
« Que nous aura laissé cette époque mémorable où la consommation des démocraties de Marché se sera heurtée de plein fouet à la religion des républiques islamistes et au terrorisme ? D'immenses interrogations comme : le port du string fait-il partie des droits de l'homme ? J'exagère à peine… En quoi le port du string libère-t-il la femme par rapport au port de la Burka ? Sur la tête ou sur le sexe, ces morceaux de tissus ne sont-ils pas que l'expression d'une domination masculine visant à réduire la femme à un statut d'objet sexuel ? (…) Consommation et religion se marieront-elles pour donner naissance au Burking (string sous la Burka) ? »
« Si l'on avait réellement souhaité cesser d'importer de la pauvreté, peut-être aurait-il fallu exporter de la richesse… cela tombait sous le sens et c'était le prix de la mondialisation heureuse. Aucune démocratie de Marché ne l'a fait. Toutes connaîtront des émeutes consuméristes avec pillage de magasins. »
« Ce ne sont pas les entreprises qui produisent trop, ce sont les consommateurs qui n'achètent pas assez. Ainsi fonctionnent les sociétés avancées et c'est à cela que servait le bonheur payable à tempérament : à garantir la cohésion sociale en assurant la croissance. »
« Car au fond, cette frénésie de la consommation exacerbée et orchestrée à grande échelle est habitée par l'ennui… et il s'agit « de consommer jusqu'à se consumer ». Épuisement total : des richesses naturelles et de nous-mêmes. Sauf qu'une question d'importance se pose sur le sort de ce monde… Faut-il au juste le sauver ? » (Paule Orsoni dans la préface)
Travail et plaisir ?
« Les hommes travaillent généralement trop pour pouvoir rester eux-mêmes. Le travail : une malédiction que l'homme a transformée en volupté. (…) Il est significatif que le travail en soit venu à désigner une activité purement extérieure : aussi l'homme ne s'y réalise-t-il pas – il réalise… » (Sur les cimes du désespoir de Cioran)
« Bref, ceux qui ne travaillent pas s'ennuient, ceux qui travaillent s'ennuient également. Tous parlent du travail comme une activité extérieure à eux-mêmes… »
Langage, pensée et sens
« Il en est d'ailleurs ainsi pour presque tous les mots qui finissent par ne plus rien signifier. La perte de la langue est le signe avant-coureur de la fin d'une civilisation. »
« Le langage, en conséquence, n'est plus utilisé pour la médiation mais pour la représentation. »
« Nous savons que la pensée est la plus grande force qui nous ait été donnée : employons-la. Penser sa vie au lieu de laisser les pensées nous diriger en toutes circonstances : c'est ce que l'on pense qui produit la réalité finale. »
« Alors, il se rend à la certitude et à l'évidence, que ce qui est connu par lui n'est ni le soleil ni la terre mais ce n'est jamais qu'un œil voyant le soleil, une main touchant une terre, que le monde environnant n'existe qu'à titre de représentation, c'est-à-dire seulement en rapport avec quelque chose d'autre : avec ce qui se représente, à savoir l'homme lui-même. » (Le Monde comme Volonté et comme représentation de Schopenhauer).
« Le monde est tel que nous sommes et non tel qu'il nous semble être. C'est nous-mêmes qui créons le monde que nous percevons. Rien n'existe à l'extérieur de nous. C'est l'Univers qui est en nous, et non pas nous qui sommes dans l'Univers. »
« L'instant présent est tout ce qui nous reste. »
26 janv. 2010
L’INCERTITUDE DE NOTRE NEUROMONDE : HYPER-CONNEXION, HYPER-DÉPENDANCE ET HYPER-FLOU
Tout est dans tous et réciproquement
Depuis qu'elle est apparue, la vie avance de possibles en possibles, et, plus l'univers s'est développé, plus il s'est complexifié et moins on peut facilement prévoir les évolutions futures : trop d'interactions entre trop de paramètres, trop de phénomènes régis par des lois du chaos et impossibilité de connaître parfaitement les conditions initiales, présence de la vie et de l'auto-organisation, capacité du monde animal à construire des stratégies adaptatives, apparition de l'homme et de son libre-arbitre, …
Dernièrement avec les technologies de l'information, cette hypercomplexité a franchi un nouveau stade : tous connectés, nous sommes tous codépendants. De plus, nous sommes six milliards d'êtes humains et bientôt neuf.
Dans le même temps, « notre savoir-faire s'adonne, de plus, depuis un temps assez récent, au façonnage des objets-monde. Un satellite, pour la vitesse, une bombe atomique, pour l'énergie, l'Internet, pour l'espace, les résidus nucléaires pour le temps... voilà quatre exemples d'objets-monde. » (Michel Serres, Hominescence). Aussi l'impact de chacun de nous est-il : grâce aux « objets-monde », il suffit de quelques hommes pour agir sur le monde tout entier.
Résultat, comme l'écrit toujours Michel Serres (cette fois dans le Temps des crises), « nous dépendons enfin des choses qui dépendent de nous. (…) Ladite mondialisation me paraît aujourd'hui au moins autant le résultat de l'activité du Monde que des nôtres. » Qu'est-ce à dire ? Que nous sommes pris dans les mailles de l'effet de nos propres actes, que la boucle d'interaction entre l'action et ce sur quoi on agit devient prépondérante. Témoin les débats actuels sur le climat et le réchauffement de la Terre, l'eau, la pollution, l'énergie…
Conséquence, l'horizon du flou se rapproche et il devient de plus en plus aléatoire de voir précisément au-delà d'un horizon proche. Très vite, nous ne pouvons prévoir que les grandes tendances, et plus les évolutions précises… et encore.
Plutôt que parler d'horizon de flou, je devrais parler de flou progressif : plus je m'écarte du présent, moins je vois clair. A un moment, le flou est tel que je ne perçois plus que les grandes lignes.
Plus rien n'est certain. Au mieux, nous pouvons probabiliser des scénarios d'évolution, mais, le plus souvent, nous ne pouvons que les dessiner. Et de plus en plus, nous sommes dans le flou total : impossible même de dessiner des scenarios d'évolution…
Depuis qu'elle est apparue, la vie avance de possibles en possibles, et, plus l'univers s'est développé, plus il s'est complexifié et moins on peut facilement prévoir les évolutions futures : trop d'interactions entre trop de paramètres, trop de phénomènes régis par des lois du chaos et impossibilité de connaître parfaitement les conditions initiales, présence de la vie et de l'auto-organisation, capacité du monde animal à construire des stratégies adaptatives, apparition de l'homme et de son libre-arbitre, …
Dernièrement avec les technologies de l'information, cette hypercomplexité a franchi un nouveau stade : tous connectés, nous sommes tous codépendants. De plus, nous sommes six milliards d'êtes humains et bientôt neuf.
Dans le même temps, « notre savoir-faire s'adonne, de plus, depuis un temps assez récent, au façonnage des objets-monde. Un satellite, pour la vitesse, une bombe atomique, pour l'énergie, l'Internet, pour l'espace, les résidus nucléaires pour le temps... voilà quatre exemples d'objets-monde. » (Michel Serres, Hominescence). Aussi l'impact de chacun de nous est-il : grâce aux « objets-monde », il suffit de quelques hommes pour agir sur le monde tout entier.
Résultat, comme l'écrit toujours Michel Serres (cette fois dans le Temps des crises), « nous dépendons enfin des choses qui dépendent de nous. (…) Ladite mondialisation me paraît aujourd'hui au moins autant le résultat de l'activité du Monde que des nôtres. » Qu'est-ce à dire ? Que nous sommes pris dans les mailles de l'effet de nos propres actes, que la boucle d'interaction entre l'action et ce sur quoi on agit devient prépondérante. Témoin les débats actuels sur le climat et le réchauffement de la Terre, l'eau, la pollution, l'énergie…
Conséquence, l'horizon du flou se rapproche et il devient de plus en plus aléatoire de voir précisément au-delà d'un horizon proche. Très vite, nous ne pouvons prévoir que les grandes tendances, et plus les évolutions précises… et encore.
Plutôt que parler d'horizon de flou, je devrais parler de flou progressif : plus je m'écarte du présent, moins je vois clair. A un moment, le flou est tel que je ne perçois plus que les grandes lignes.
Plus rien n'est certain. Au mieux, nous pouvons probabiliser des scénarios d'évolution, mais, le plus souvent, nous ne pouvons que les dessiner. Et de plus en plus, nous sommes dans le flou total : impossible même de dessiner des scenarios d'évolution…
25 janv. 2010
DANS QUELLE CATÉGORIE, METTRE UN YODA ?
Est-ce une œuvre d'art, un jouet ou seulement un objet en latex ?
« Dans quelle catégorie, allons-nous bien pouvoir le mettre? Vous me dites que c'est un Yoda. Mais qu'est-ce que c'est au juste un Yoda ? »
Celui qui venait de me poser cette question étrange était un fonctionnaire chargé du dédouanement à l'aéroport d'Orly. Pourquoi venait-il de me la poser ?
Parce que je suis un fan de la Guerre des Etoiles, et surtout de Yoda (voir « Que la force soit avec toi » et « Non, Ronald Mc Donald n'est pas un Jedi ! ». J'apprécie singulièrement deux répliques de Yoda faites lors de sa première apparition (dans le deuxième film qui est en fait le cinquième – les initiés comprendront …) :
- Lors de sa rencontre avec Luke Skywalker, celui-ci lui dit être à la recherche d'un grand guerrier. Alors Yoda lui répond en riant : « Ahhh ! Un grand guerrier. Personne n'est devenu grand grâce aux guerres. »
- Un peu plus tard, à Luke qui n'arrive pas à soulever par la pensée son aéronef enlisé dans les marécages, et qui a fini par lui avouer qu'il ne croît pas que ce soit possible, il lui dit : « C'est pourquoi tu échoues ».
Je suis suffisamment fan pour que, il y a plus de dix ans, à l'occasion d'un voyage aux États-Unis, j'ai fait l'acquisition d'un Yoda en latex, grandeur nature (ce qui restait d'une taille raisonnable, Yoda étant grand par la pensée et la force, mais pas par sa taille comme tout un chacun le sait… ou devrait le savoir). Comme je faisais un voyage professionnel avec plusieurs haltes, j'ai alors dû me le faire expédier à Paris.
Ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'une fois arrivé, j'allais avoir à le faire dédouaner. Et me voilà donc dans ce bureau situé dans la zone de fret de l'aéroport d'Orly, ayant cette conversation quelque peu surréaliste, conversation dont l'objet était de déterminer dans quelle catégorie, on pouvait mettre un Yoda.
Mais était-ce un objet en caoutchouc, une œuvre d'art, un jouet … ? Par respect pour ce qu'il représentait, il ne pouvait être question d'accepter qu'il fut considéré comme un jouet.
Le fonctionnaire, amusé, fut conciliant et accepta de choisir finalement la catégorie pour lesquels les droits de douane seraient les moins élevés. Conscient du crime de lèse-majesté, mais voulant en finir, j'acceptais.
Depuis ce Yoda, trône au-dessus de ma télévision…
« Dans quelle catégorie, allons-nous bien pouvoir le mettre? Vous me dites que c'est un Yoda. Mais qu'est-ce que c'est au juste un Yoda ? »
Celui qui venait de me poser cette question étrange était un fonctionnaire chargé du dédouanement à l'aéroport d'Orly. Pourquoi venait-il de me la poser ?
Parce que je suis un fan de la Guerre des Etoiles, et surtout de Yoda (voir « Que la force soit avec toi » et « Non, Ronald Mc Donald n'est pas un Jedi ! ». J'apprécie singulièrement deux répliques de Yoda faites lors de sa première apparition (dans le deuxième film qui est en fait le cinquième – les initiés comprendront …) :
- Lors de sa rencontre avec Luke Skywalker, celui-ci lui dit être à la recherche d'un grand guerrier. Alors Yoda lui répond en riant : « Ahhh ! Un grand guerrier. Personne n'est devenu grand grâce aux guerres. »
- Un peu plus tard, à Luke qui n'arrive pas à soulever par la pensée son aéronef enlisé dans les marécages, et qui a fini par lui avouer qu'il ne croît pas que ce soit possible, il lui dit : « C'est pourquoi tu échoues ».
Je suis suffisamment fan pour que, il y a plus de dix ans, à l'occasion d'un voyage aux États-Unis, j'ai fait l'acquisition d'un Yoda en latex, grandeur nature (ce qui restait d'une taille raisonnable, Yoda étant grand par la pensée et la force, mais pas par sa taille comme tout un chacun le sait… ou devrait le savoir). Comme je faisais un voyage professionnel avec plusieurs haltes, j'ai alors dû me le faire expédier à Paris.
Ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'une fois arrivé, j'allais avoir à le faire dédouaner. Et me voilà donc dans ce bureau situé dans la zone de fret de l'aéroport d'Orly, ayant cette conversation quelque peu surréaliste, conversation dont l'objet était de déterminer dans quelle catégorie, on pouvait mettre un Yoda.
Mais était-ce un objet en caoutchouc, une œuvre d'art, un jouet … ? Par respect pour ce qu'il représentait, il ne pouvait être question d'accepter qu'il fut considéré comme un jouet.
Le fonctionnaire, amusé, fut conciliant et accepta de choisir finalement la catégorie pour lesquels les droits de douane seraient les moins élevés. Conscient du crime de lèse-majesté, mais voulant en finir, j'acceptais.
Depuis ce Yoda, trône au-dessus de ma télévision…
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