23 juil. 2010
Trois conditions pour choisir sa mer : avoir plusieurs chemins possibles, commencer aujourd'hui, choisir la facilité
21 juil. 2010
LE FUTUR COMMENCE AUJOURD’HUI
« Autant l'horizon à moyen et long terme est flou, car masqué par le jeu combiné des incertitudes environnantes, autant l'avenir immédiat est planifiable : les ressources de l'entreprise, tant qualitatives que quantitatives, sont connues ; l'évolution du marché et des attentes des clients sont analysables ; les positions des concurrents le sont aussi. Il reste bien sûr des aléas – on ne peut pas savoir à l'avance ce que va faire tel ou tel concurrent, un accident peut survenir dans telle ou telle usine… –, mais ils peuvent être cernés et probabilisés : on est en deçà de l'horizon du flou. Nous sommes dans l'horizon des plans d'action et du budget.
Comment cet horizon se raccorde-t-il avec celui du long terme ? Comment les plans d'actions se relient-ils avec le chemin qui doit conduire à la mer ?
La liaison entre les deux est simple, et peut être illustrée au travers du jeu de go.
Au début de la partie, un joueur de go a en tête un dessin qu'il va chercher à mettre en œuvre et qui oriente ses choix. Ce n'est pas une forme précise, ce dessin est surtout un dessein. Il se focalise ensuite sur ce qu'il peut faire. Pion après pion, il cherche à construire l'ensemble le plus résistant à toute attaque. Puisqu'il ne peut pas savoir ce qui va se passer, ce qui lui importe est la solidité de ce qu'il fait. Le dessin qu'il avait initialement en tête prend donc forme progressivement, chaque fois qu'il pose un pion.
Il ne se préoccupe pas vraiment de son adversaire, ou, du moins, pas tant que cela ne vient pas interférer dans son propre dessin. Il sait quels sont les actes qui pourraient faire s'effondrer son projet, les pions dangereux porteurs de ruptures futures majeures. Il sait qu'il ne gagnera que par l'effet et la puissance de la forme qu'il a dessinée, et par la pertinence de ses actes. Comme un attracteur qui attire les pions, son dessein se dessine petit à petit. Il y a donc un lien étroit entre ce qu'il vise et chacun de ses actes : chaque pion doit le rapprocher de ce qu'il vise. »(1)
(1) Extrait des Mers de l'incertitude p.123-124
20 juil. 2010
SI ON SE MET DANS LA DIFFICULTÉ DÈS LE DÉPART, ON N’ATTEINDRA JAMAIS SA MER
Comme le chemin sera long et difficile, il faut choisir la facilité pour avoir une chance d'arriver au bout.
19 juil. 2010
CHOISIR LA FACILITÉ
« Les stratèges chinois ont développé une apologie de la facilité. Ne nous trompons pas : cela ne veut pas dire qu'aucun effort, aucun travail ne seront nécessaires. Non, cela signifie que toute action pour être efficace doit prendre appui sur la configuration du terrain, qu'elle doit être amplifiée et relayée par les forces naturelles. A l'inverse, il est inutile et illusoire de penser que l'on peut lutter contre le cours des choses.
C'est ce qui amène Sun Tzu à dire que le grand général est celui qui remporte des victoires faciles. Laozi prolonge en disant que « le bon général a si bien su détecter le potentiel de situation, a si bien su favoriser les facteurs favorables, que, quand il engage enfin le combat, eh bien, oui, c'est " facile" »
Les saumons sont un exemple de courage et de volonté. Pour aller pondre là où ils sont nés, ils sont capables de trouver leur chemin dans l'océan, puis de remonter le courant des rivières. Rien ne les arrête et ils peuvent remonter même les chutes d'eau. Vraiment, ils ne choisissent pas la facilité. Et, dès qu'ils sont arrivés et ont libéré leurs œufs, ils meurent…
Comme un fleuve, la voie vers la mer doit « couler de source », elle doit prendre appui sur la géographie de l'entreprise : les tendances de fonds de la situation actuelle ; les savoir-faire de l'entreprise, sa position, son histoire, ses hommes ; ceux de la concurrence actuelle et potentielle… Notamment si la position concurrentielle est trop défavorable, inutile de viser cette mer, car cela ne sert à rien d'y arriver après les autres. »(1)
(1) Extrait des Mers de l'incertitude p.120
13 juil. 2010
COMMENT UNE ENTREPRISE PEUT-ELLE CHOISIR SA MER ?
Mon blog fait une pause pour cause de "fête nationale" - Retour lundi 19 juillet
12 juil. 2010
PEUT-ON LUTTER CONTRE DES PARASITES À COUP DE TRAINS D’ONDES ?
Au hasard d'une conférence à laquelle j'assistais, j'ai rencontré un des fondateurs de la société Genodics. L'objet de cette start-up est de promouvoir la « Génodique ». De quoi s'agit-il ? Selon ses promoteurs, il serait possible d'influencer la croissance de toute protéine – en la stimulant ou en l'inhibant – par l'émission d'une musique bien précise, c'est-à-dire d'un train d'ondes adapté, appelée « protéodie ». Selon cette théorie, « les recherches, depuis plus de 40 ans, ont prédit et indirectement mis en évidence que :
- les différents niveaux d'organisation de la matière (inerte ou vivante) sont reliés par des « ondes d'échelle » qui en assurent la cohérence ;
- lors du processus de synthèse des protéines, les acides aminés émettent des séquences de signaux quantiques qui constituent une mélodie spécifique de chaque protéine ;
- par les ondes d'échelle, les transpositions de ces mélodies dans la gamme musicale sonore peuvent influer sur le taux de synthèse des protéines. » (1)
Je ne sais pas si cette théorie est exacte, et si cette jeune pousse(2) réussira à mettre en œuvre cette nouvelle approche, mais je la trouve poétiquement intéressante. J'aime à nous imaginer tous reliés par des harmonies et des trains d'onde.
Donc je souhaite plein de croissance à cette pousse… mais à une condition : que ce ne soit pas l'occasion de poursuivre une mathématisation du monde, mais celle de profiter de cette musique des ondes par adoucir nos mœurs collectives qui en ont bien besoin en ces moments troublés !
(1) Voir leur site http://www.genodics.com
(2) J'aime bien cette expression et elle me semble tellement plus adaptée que le nom de start-up pour un tel projet !
9 juil. 2010
ET SI LA POLITIQUE PENSAIT AUSSI A PARTIR DU FUTUR ?
8 juil. 2010
ON CHOISIT SA MER POUR LA VIE
« Comme un fleuve se renforce au fur et à mesure qu'il progresse, une entreprise ne peut pas changer de mer sans repartir de zéro. Au début, une entreprise n'a qu'une intuition de la mer, c'est petit à petit qu'elle va développer une compréhension fine, créer des offres de mieux en mieux adaptées, développer des savoir-faire internes. (…)
La mer n'est donc pas un objectif que l'on se fixe pour les cinq ou dix ans à venir, c'est un horizon, situé à l'infini, qui va guider et apporter du sens aujourd'hui et demain : L'Oréal vise la beauté depuis les années 70, Air Liquide s'intéresse au gaz depuis plus de cent ans, et Google n'envisage pas de se centrer sur un autre thème que l'information.
Aussi ne la choisit-on pas sur un coup de tête : cela doit être le résultat d'un processus long et approfondi. Souvent ce choix a été fait dès la naissance de l'entreprise et s'est trouvé progressivement confirmé par le renforcement de l'entreprise. Dans ce cas, on a choisi sa mer comme l'eau d'un fleuve : la source a imposé la mer.
Dans d'autres cas, c'est l'occasion d'une renaissance de l'entreprise. Une telle renaissance est longue et risquée : la transformation de BSN en Danone s'est étalée sur plus de dix ans et s'est faite progressivement, le changement de nom venant consacrer ce changement. »(1)
(1) Extrait des Mers de l'incertitude p.117-118
7 juil. 2010
SE LIBÉRER DU PASSÉ ET PENSER À PARTIR DU FUTUR
« La structure d'un marché à un instant donné n'est pas prédéfinie par des données immuables et objectives, elle est la sédimentation des efforts,
des succès et des échecs des acteurs en place. Elle peut donc être changée. Un marché est comme sa vie : il sera largement ce qu'on en aura fait. La situation du marché aujourd'hui n'est pas tant une contrainte pour le futur, qu'une donnée à prendre en compte, une donnée parmi d'autres, ni plus, ni moins. (…)
Redonnons donc place à l'imagination et l'invention, car c'est à ce prix que l'on trouvera les vraies opportunités qui vont créer plus de valeur :
- Tout le monde disait que l'industrie horlogère était finie et il n'en était rien : Nicolas Hayek a vu que la montre pouvait être un accessoire de mode que l'on allait assortir à son habillement et à son humeur. Il a lancé la Swatch en rupture avec tous les codes de l'horlogerie.
- Qui pensait que ce serait une entreprise venant de l'informatique qui révolutionnerait le téléphone ? Apple a imaginé l'iPhone en rupture par rapport à tous les téléphones mobiles existants : écran interactif, navigation par le doigt en utilisant des icônes et le « glissé ».
L'un comme l'autre avaient « vu une mer » : celle de la beauté et de l'embellissement personnel pour la Swatch, celle de la communication et de l'échange pour l'iPhone. L'un et l'autre avaient compris comment ils pouvaient faciliter l'accès à leur mer en simplifiant la situation actuelle
et en résolvant des problèmes existants auxquels les clients étaient confrontés :
- Les montres mode étaient trop chères et peu créatives.
- Seule la fonction de base des téléphones était simple : naviguer sur Internet, voir ses mails, accéder à la liste de ses contacts, écouter de la musique, tout cela était complexe. »(1)
(1) Extrait des Mers de l'incertitude p.113-115
6 juil. 2010
“WHY MUSIC? BECAUSE WE LOVE MUSIC”
« Une mer est un besoin fondamental et stable qui, quels que soient les aléas, va structurer le fonctionnement de notre société à long terme, orienter les évolutions, et attirer vers lui les courants. Cela peut être un des éléments constitutifs de notre écosystème social, comme la beauté, la communication, les loisirs, le déplacement, l'alimentation, la sexualité… Ou encore un des composants indispensables au fonctionnement des processus comme la gestion des gaz, les déchets, l'énergie. (…)
Quand vous demandez à L'Oréal de définir sa stratégie, il va répondre la beauté de la femme, et plus récemment celle de l'homme. Il a précisé sa mer en ne s'intéressant pas à toute la beauté, mais à celle qui a trait à la peau, au cheveu et au parfum. Il mobilise ainsi trois de nos cinq sens : la vue, le toucher et l'odorat.
De même Nestlé avec la nutrition et la santé (mer aussi visée par Danone), Saint-Gobain avec l'habitat, Total avec l'énergie ou Air Liquide avec la gestion des gaz. »(1)
Quand Steve Jobs lance le 23 octobre 2001 l'iPod, il ne sort pas de grandes statistiques, ni ne fait de prévisions détaillées.
Que dit-il ?
- La musique est une mer : « C'est une part de la vie de chacun », « Ce n'est pas un marché spéculatif »,
- On peut améliorer l'accès à cette mer : « Personne n'a encore trouvé la recette pour la musique numérique »,
- Apple a trouvé des réponses multiples : « Toute votre bibliothèque musicale tient dans votre poche », « Ultraportable », « Dix heures d'autonomie »,
- Apple est légitime : « Les gens font confiance à Apple », « Nous aimons la musique », « iMac, iBook, iPod », « Apple design »
(1) Extraits des Mers de l'incertitude p.109-110
5 juil. 2010
C'EST EN VISANT DES MERS QUE LES ENTREPRISES RÉUSSISSENT
2 juil. 2010
LE PARADOXE DU FUTUR
1 juil. 2010
QUELS QUE SOIENT LES ALÉAS, LES MERS ATTIRENT LES FLEUVES
30 juin 2010
LES MERS SONT NOTRE FUTUR
« Vous êtes appuyé sur le rebord du pont, vous regardez la Seine et vous voulez savoir où elle va. Si vous cherchez à le deviner en la regardant couler, ou même si vous suivez son parcours, vous n'êtes pas prêt de trouver la bonne réponse : elle va fluctuer au hasard des méandres. Vous allez probablement rapidement jeter l'éponge en vous disant que la Seine n'en fait qu'à sa tête, qu'elle ne sait pas où elle va.
En fait si, elle le sait très bien : c'est un fleuve, et comme tous les fleuves, elle va se jeter dans une mer ou un océan. Lequel ? Celui qui est déterminé par la logique des bassins versants. Donc où elle va, elle le sait. Comment exactement va-t-elle y aller ? Là, elle ne sait pas très bien, elle verra, elle s'adaptera. Elle avance et chemine, en tirant parti du terrain. Si jamais, le niveau d'eau monte, elle pourra même s'étaler plus largement et emprunter de nouvelles voies. Mais, ce qui ne changera pas, c'est que toute cette eau, c'est dans la mer qu'elle finira. Quels que soient les aléas du trajet, on peut d'ores et déjà prévoir où elle va aller ; ce que l'on ne sait pas, c'est simplement à quelle vitesse et si le trajet fluctuera ou pas.
Ainsi, si vous voulez comprendre où va la Seine, ne regardez pas ce qu'elle fait, mais prenez le temps de comprendre « qui elle est » et qu'est-ce qui l'attire. Comprenez que c'est un fleuve, analysez les bassins versants et vous trouverez la bonne mer. Ne regardez pas le cours des choses, ne regardez pas le présent, cela ne sert à rien, cela ne peut que jeter le trouble. La mer est un attracteur qui attire à lui toute l'eau qui tombera tout autour. Comme les attracteurs des mathématiques du chaos, peu importe l'incertitude en amont, tout converge vers elle : c'est un système structurellement stable, un point fixe. Plus ou moins vite, plus ou moins directement, tout ce qui passe à proximité finit par converger vers elle.
Quand une équipe de direction cherche à construire une stratégie en partant du présent, et en imaginant qu'elle va pouvoir prévoir où vont les choses en observant ce qui s'est passé et se passe aujourd'hui, elle fait la même erreur que celui qui cherchait à deviner où allait la Seine depuis le pont Mirabeau. Comme dans le principe d'Heisenberg, mieux je sais où je me trouve, moins je vais savoir où je vais, et réciproquement. Comme pour la météo, si l'on prolonge les tendances immédiates, on aura tellement d'imprécisions et d'aléas qu'on ne pourra même pas quantifier le taux d'erreur. Quand on prévoit le futur à partir du présent, on croit que l'on peut encadrer le taux d'erreur via des hypothèses hautes et basses : il n'en est rien. Comme dans les mathématiques du chaos, rien ne va permettre d'affirmer que l'on peut borner l'incertitude.
Pour savoir où va la Seine, il faut oublier le présent, identifier les mers qui attirent le cours des choses et trouver la bonne. Où sont-elles ces mers ? Quelque part dans le futur des fleuves… »1
(1) Extrait des Mers de l'incertitude, p.108-109
29 juin 2010
28 juin 2010
ON NE TROUVE PAS DANS LES MATHÉMATIQUES LA RÉPONSE À L’INCERTITUDE
Nous cherchons trop souvent à mathématiser le monde et croyons que l'on peut y trouver la réponse à l'incertitude qui nous entoure. Il n'en est rien :
« Interrogé un jour sur les conséquences de la Révolution Française, Winston Churchill répondit qu'il était bien trop tôt pour se prononcer. Nassim Nicholas Taleb donne, lui, l'information suivante : « Au cours des cinquante ans qui viennent de s'écouler, les dix jours les plus extrêmes sur les marchés financiers représentent la moitié des bénéfices. Dix jours sur cinquante ans. Et pendant ce temps, nous nous noyons dans les bavardages. »1
Quand je pose la question aux différents dirigeants que je côtoie, pas un ne conteste que l'incertitude est omniprésente et se développe. Mais bon nombre sont « schizophrènes » : quand ils pensent et réfléchissent, ils acceptent l'incertitude ; quand ils agissent, ils font comme si l'on pouvait prévoir à moyen terme, voire au-delà.
Ainsi parfois, toutes les questions laissées en suspens lors de la constitution du plan stratégique, tous les aléas discutés lors de la constitution du scénario retenu sont vite oubliés, et les données chiffrées, qui n'étaient que des cadrages, se retrouvent reprises dans les documents budgétaires, et deviennent paroles d'évangile. Ou encore, pris par la pression de la rentabilité, on coupe toutes les actions qui ne sont pas en liaison avec des objectifs précis, identifiés et chiffrés, amputant d'autant la capacité à faire face aux aléas et imprévus…
Sommes-nous donc condamnés à cette schizophrénie ou peut-on faire le vide de quelques mauvaises habitudes ? (…)
Si un bagagiste ramasse en moyenne N bagages par heure, combien deux bagagistes en ramasseront-ils ? 2N ?
Oui, si l'on applique brutalement le calcul mathématique. C'est ce que l'on fait classiquement. Non, si l'on tient compte de ce que les hommes ne sont pas des objets théoriques dont on peut négliger le comportement.
Pourquoi considérer qu'ils ne peuvent pas se mettre à discuter ensemble ou, à l'inverse, profiter chacun de l'expertise de l'autre pour accroître leur rendement individuel ? Les hommes ne sont pas des objets que l'on peut additionner ou multiplier. Faut-il s'en plaindre ? »2
(1) Nassim Nicholas Taleb, Le Cygne Noir, p.354
(2) Extrait des Mers de l'incertitude p.100 et 103
25 juin 2010
SAVOIR SE PROMENER ATTENTIVEMENT
24 juin 2010
SAVOIR TROUVER LES TRUFFES
Être intensément attentif
Chercher des truffes, c'est voir un spectacle de prestidigitation. Au départ, il n'y a rien, juste des chênes, de la terre et quelques plantes éparses.
Et puis quelques secondes après, grâce à l'odorat du chien et au talent de son maître, les truffes sont là. Comme un lapin sorti du chapeau !
Je pourrais marcher pendant des heures au milieu des chênes truffiers, même à quatre pattes, je n'en trouverais pas une. Et pourtant elles sont bien là, cachées dans le sol, à quelques centimètres de moi.
Pour le chien, c'est facile, évident. Il détecte l'odeur, arrive à la repérer parmi le bruit ambiant et fonce sur la truffe. Quelques coups de pattes et il s'arrête.
La truffe n'attend que d'être révélée… par le bon passeur : celui qui sait repérer ses effluves et les distinguer des autres, celui qui sera aussi assez patient pour attendre le bon moment. Trop tôt : la truffe n'est pas mûre et ne sent pas, donc impossible de la trouver. Trop tard : elle aura pourri et sera sans intérêt.
Trouver des truffes est une affaire d'attention, mais pas celle de l'attention superficielle de l'humain en train de marcher au milieu des arbres, il faut celle, intense, du chien qui se déplace lentement, le nez (sa truffe !) soit au ras du sol, soit aux aguets du moindre effluve porté par le vent.
Comme le disait Henri Poincaré : « Ce que le vrai physicien seul sait voir, c'est le lien qui unit plusieurs faits dont l'analogie est profonde, mais cachée »1
Extrait de mon livre "Les Mers de l'incertitude"
(1) Henri Poincaré, Sciences et méthodes, p.22
23 juin 2010
« C’EST LA CULTURE QUI PILOTE LES RÉSULTATS »
Le 28 mai est paru dans le New York Times, une interview de Stephen I. Sadove, PDG de Saks (voir « For the Chief of Saks, It's Culture That Drives Results »).
En voici quelques extraits :
« Quand je parle à Wall street, ils veulent vraiment connaître vos résultats, quelles sont vos stratégies, qu'est ce que vous faites pour développer vos affaires. Ils sont focalisés sur le résultat. Jamais, vous n'en trouvez qui s'intéressent à la culture, au leadership, aux personnes présentes dans l'organisation. Pourtant, c'est l'inverse, ce sont les gens, le leadership, la culture et les idées qui finalement tirent les chiffres et les résultats. Aussi c'est un contre-sens.
Ce que j'essaie d'apprendre aux gens, c'est de ne pas commencer à poser la question des chiffres. Parlons des hommes, parlons de la culture, parlons des idées et de l'innovation. (…)
Ou vous pouvez le regardez et vous dire, "Ceci n'a aucun sens pour moi". Alors je veux que vous veniez vous asseoir avec moi et nous allons en parler. Invariablement, je trouve de vraies bonnes idées, celles qui vous font dire : "Pourquoi faisons-nous comme cela ? Cela n'a aucun sens". J'ai vu des petites choses, comme des grandes être sources de gaspillages et de plein de travail en double. (…)
J'aime me balader dans les étages. Un des plus grands risques pour un PDG est d'être isolé. »
Le 14 juin, Business week consacrait un autre article à Apple et à sa culture de start-up (voir « Apple's Startup Culture »). Nilofer Merchant y mettait l'accent sur les trois points qui sous-tend l'action de Steve Jobs visant à créer une culture de la performance.
« 1. Il a recentré la stratégie sur un objectif unique. Cela veut dire qu'il a tué même de bonnes choses. (…) Mais il a été extrêmement clair, et ainsi en éliminant beaucoup d'options au profit d'une stratégie cohérente, il a ouvert la voie pour la croissance.
2. Il a éliminé l'opposition passive et a poussé au débat quand de nouvelles idées apparaissaient. (…) Penser ensemble veut dire que vous avez à faire face à des conflits en amont, plutôt que d'avoir une opposition passive à la fin.
3. Il a mis en place une compréhension transverse de comment l'entreprise réussirait. Cette vision globale implique une cohésion à l'intérieur de l'entreprise, de la conception aux ventes. »
Est-il besoin de préciser combien le contenu de ces deux articles vient en résonance et en complément de mes écrits récents ?