Emboîtements et émergences (2)
Les quarks s’emboîtent dans des
atomes qui composent les minéraux qui sont nécessaires aux cellules qui constituent
chaque organisme vivant… Et ainsi va le jeu de la vie, du bricolage et de
l’auto-organisation.
Chaque être vivant
« respire » avec son environnement, échange, absorbe, rejette, se
modifie… et s’articule avec ce qui l’entoure. Seul, il est limité, fragile et
vulnérable. Associé à d’autres, il acquiert de nouvelles forces, de nouvelles
propriétés. Il y perd de sa liberté, mais il gagne en résilience, en capacité à
survivre dans les aléas qui l’entourent.
Souvent il s’associe avec ses
alter egos, ceux qui lui ressemblent et sont issus de la même dérive
biologique. C’est sa tribu, son groupe, sa niche. De la fourmi nait la
fourmilière, de l’abeille la ruche1, et de l’homme l’humanité.
Il lui faut aussi collaborer avec
les autres, trouver les bonnes symbioses, se changer et changer ses voisins
pour accroître ses chances d’être là un peu plus longtemps. L’abeille et la
fleur apprennent à se séduire mutuellement, les fourmis et leurs troupeaux
s’apprivoisent, tous les écosystèmes bricolent ensemble.
Voilà bien la flèche du temps
depuis le Big-Bang : la construction d’emboîtements de plus en plus
complexes et imbriqués. Cela dure depuis près de quinze milliards d’années, et,
sans cesse, de nouvelles poupées russes viennent entourer les précédentes.
Pourquoi donc ?
Comment répondre à une telle
question ? Faut-il d’ailleurs toujours chercher des pourquoi ? Ou du
moins, le sens des choses et de la vie sont-ils accessibles à nous qui ne
sommes finalement qu’un morceau de ce tout en mouvement perpétuel ?
Impossible de savoir…
Une remarque toutefois qui me
semble potentiellement éclairante : ce sont les emboîtements qui ont
permis l’émergence de nouvelles propriétés, propriétés qui n’étaient même pas
embryonnaires à l’échelon inférieur.
Et si l’on suivait ce fil du
couplage des emboîtements et des émergences…
(à suivre... la semaine prochaine...)